Les super héros !
Le feu a ravagé de nombreuses parties de la Grande Île durant les mois de juillet, août, septembre et octobre derniers. C’est ainsi tous les ans mais lors de la dernière saison sèche, les feux de brousse et feux de forêts ont été particulièrement intenses. Selon les analyses des spécialistes de la gouvernance forestière, la pratique du « tavy » – c’est-à-dire l’objectif est d’obtenir un peu plus d’espace pour faire de la culture sur brûlis – reste un des moyens utilisés pour produire davantage afin de faire face aux besoins alimentaires vitaux de la population rurale. Mais ces dernières décennies, les feux de brousse sont devenus un moyen d’expression de cette population pour montrer son mécontentement par rapport à la pauvreté dans laquelle elle s’enfonce inexorablement sans qu’aucune mesure ne soit prise par les autorités pour enrayer le phénomène. De son côté, la presse, notamment celle indépendante, n’a pas arrêté de tirer la sonnette d’alarme, d’abord puisque le gouvernement ainsi que le ministère concerné en premier lieu – à savoir celui de l’Environnement, de la mer, de l’écologie et des forêts-, sont plutôt occupés à garder leurs douillets fauteuils – rappelons-nous la motion de déchéance de l’année dernière – qu’à défendre les richesses naturelles et le pays en entier face aux nombreux fléaux qui le minent. Du coup, les feux de brousse et les feux de forêts ont atteint un niveau dramatique puisque de très nombreuses régions en sont touchées, ainsi que la plupart des routes nationales. La réaction gouvernementale n’a pas été seulement tardive mais pire, aucune stratégie de lutte n’a été pensée, ni couchée sur le papier. Et comme à l’habitude des dirigeants actuels, il a fallu trouver un bouc émissaire mais évidemment, personne n’était volontaire. D’où la pression sur les chefs fokontany, non seulement chargés de dénoncer les pyromanes mais également de veiller, eux avec leurs « polisim-bohitra » ou « quartiers mobiles », à leur territoire. Dans le cas où ces derniers échouent, les autorités centrales ont bien spécifié que la voie de la prison devient un grand boulevard pour les chefs fokontany ! Bien sûr, tout le monde a été ahuri de cette décision pour la simple raison que partout, ces derniers n’ont aucune autorité et que même les certificats de résidence qu’ils signent sont systématiquement mis en doute. Pire, la plupart des dizaines de milliers de chefs fokontany de la Grande Île n’ont pas perçu leurs maigres indemnités mensuelles de 40 000 ariary – soit 11 euros – depuis plus d’un an pour les uns et depuis plus de neuf mois pour les autres. D’un autre côté, ils n’ont jamais obtenu de formations quelconques sur les manières de détecter le départ des feux et de lutter contre les incendies, ni sur les façons de les éteindre. Et si le fléau prend de l’ampleur, les chefs fokontany n’ont même pas de quoi aviser – ni téléphone, ni radio Blu, ni coursier, … – les autorités qui se trouvent hiérarchiquement au-dessus d’eux, à savoir le maire, le chef de district, le chef du cantonnement des eaux et forêts, et entre autres, les responsables des régions. En réalité, ces chefs fokontany possèdent juste un sifflet !
Mais fort heureusement pour ces derniers, la pluie était arrivée et en trombe sur toute l’île. Et si la plupart ont pu souffler un peu tout en vaquant à leurs activités quotidiennes, ceux des districts de Toamasina I et II n’ont pas eu cette chance depuis le mois de décembre dernier. Avec cette affaire de kidnapping des enfants d’un milliardaire du bois de rose et toutes les stratégies adoptées – mais ont toutes échouées – par les forces de l’ordre pour mettre la main sur les ravisseurs et le dernier survivant, les chefs fokontany ont été sommés – c’est bien le cas de le dire – de trouver le ou les repaires des malfaiteurs, de les appréhender et les livrer pieds et poings liés à la Justice. Bref, faire le boulot des forces de l’ordre qui perçoivent, outre leur salaire à temps, des indemnités journalières, qui sont armées jusqu’aux dents avec des gilets par-balles pour certains, et ayant bénéficié de nombreux stages et formations pointues. Mieux, ces forces de l’ordre ont fait de longues études spécifiques au maintien de la paix et pour maitriser tout type d’infractions, de délits et de crimes et par conséquent, sont capables d’élaborer des stratégies efficientes pour dénouer les affaires les plus complexes. Si les enfants ont été kidnappés le 23 novembre 2015, on a fait appel aux chefs fokontany presqu’un mois plus tard. C’est dire que pendant 28 jours, nos intelligents membres des forces de sécurité ont montré leur inefficacité et on s’est adressé, encore une fois, à de simples citoyens qui, en plus, ne sont même pas dotés d’un litre de carburant pour faire les rondes dans leurs quartiers.
Mais on sait que ces chefs fokontany ne se sont jamais défilés devant leurs habituelles responsabilités et si on les charge d’autres attributions, ils n’ont jamais dit non et affrontent quotidiennement les yeux de la population. Dans la Capitale, on leur a aussi demandé de s’occuper des ordures ! On ne s’étonnera pas ainsi si dans peu de temps, ils vont aussi réhabiliter les routes, avec l’aide du fokonolona bien sûr. En somme, ce sont les vrais super héros de ce pays.
Jean Luc RAHAGA
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