Comme chaque année, le sujet des salaires de tous les fonctionnaires de l’Etat est mis sur le tapis. Si la hausse avait habituellement été fixée à 10%, elle n’a été que de 7% en 2015, « hausse largement supérieure à celle de l’inflation » si on reprend les propos de l’époque du président de la République lors de la cérémonie de présentation de vœux. En réalité, le fonds à la disposition de l’Etat l’année dernière ne permettait pas d’aller au-delà de ces 7%. Actuellement, la situation a quelque peu changé dans la mesure où l’accord de principe relatif au déblocage du 11è Fed a été signé et que les autres partenaires ont déjà octroyé quelques aides financières au régime actuel. Ainsi, l’Etat possède certainement les moyens d’augmenter les salaires des fonctionnaires à hauteur de 10% mais ces derniers ont préféré devancer les décisions du locataire d’Iavoloha. Hier, les leaders du syndicat des fonctionnaires ont annoncé qu’ils n’ont plus besoin de cette augmentation de 10% de leur salaire pour la simple raison qu’elle est tout simplement insignifiante par rapport aux difficultés du quotidien. En échange, le syndicat des fonctionnaires demande plutôt la révision de la grille indiciaire pour que les fonctionnaires avec le même niveau d’instruction reçoivent le même salaire.

Le régime ne peut pas se réjouir

Ce début d’année est à marquer d’une pierre blanche parce que c’est bien la première fois que les fonctionnaires de l’Etat refusent l’augmentation annuelle de leur salaire de base. Même si ces derniers espèrent la révision de la grille indiciaire en contrepartie, on ne peut qu’en conclure qu’ils facilitent la tâche aux dirigeants actuels qui ne sont plus obligés d’augmenter les salaires et ainsi de faire « quelques » économies sur le budget de l’Etat. Hier, le syndicat des fonctionnaires a précisé que des accords dans ce sens ont été passés avec la présidence de la République mais la majorité de la population connaît très bien le fonctionnement du régime actuel. En gros, un accord ne signifie pas que l’Etat révisera la grille indiciaire dans les jours ou mois à venir et c’est ce que le syndicat des fonctionnaires n’a pas encore compris. En effet, durant toute l’année, les dirigeants de ce pays n’ont cessé de passer des accords ici et là, de faire des promesses mais cela n’a abouti qu’à des désaccords, des troubles, des mésententes et des revendications en tout genre. Ainsi, l’Etat possède aujourd’hui une raison valable pour balader les fonctionnaires à sa guise même si tôt au tard, il va falloir se pencher sur cette grille indiciaire dans la mesure où les leaders du syndicat ont clairement invité les dirigeants à ne pas les sous-estimer. « Si les discours et la concrétisation ne sont pas au rendez-vous, nous sommes désolés d’avance. »

Laza Marovola