La prison centrale d’Ambalatavohangy, en plein centre-ville de Toamasina, accueille ces derniers temps d’illustres pensionnaires. Il s’agit de milliardaires ayant opéré dans l’exploitation de bois précieux, et entre autres, des membres de forces de l’ordre inculpés dans l’affaire de kidnapping qui ébranle la Capitale de l’Est jusqu’à maintenant. Mais la dernière évasion de prison de Marofoto, samedi dernier, est aussi apparue comme une sérieuse mise en garde à l’endroit des autorités.

La population carcérale de la prison centrale d’Ambalatavoahangy, située en plein centre-ville de Toamasina, a connu ces derniers temps, une hausse significative et les trois derniers arrivés ne sont pas de simples citoyens. Il s’agit de deux opérateurs économiques travaillant dans la filière de bois précieux dont l’un est un milliardaire, dit-on, et d’un membre des forces de l’ordre. Evidemment, ils sont soupçonnés d’être trempés dans l’affaire de kidnapping d’Arnaud et de la défunte Annie, des enfants – 17 et 14 ans – d’un autre milliardaire officiant aussi dans le même secteur d’activité. Rappelons que la petite Annie a été violée puis assassinée, il y a déjà une quinzaine de jours maintenant, et sa dépouille a été jetée près de la maison de ses parents. Et toujours dans cette même affaire, 17 personnes ont été déjà épinglées par la Justice et envoyées dans cette prison d’Ambalatavoahangy qui est redevenue célèbre en ce début de l’année 2016 si beaucoup ne le connaissaient qu’à travers une des chansons du groupe des années 80 « Lolo sy ny tariny ».

Sortie facilitée
Parmi ces 17 personnes, des membres de forces de l’ordre y figurent aussi et apparemment, on enregistre une forte concentration de spécialistes de la sécurité – ou de l’insécurité, c’est selon – actuellement dans cette prison qui date de l’époque coloniale sans que de réelles réhabilitations n’aient été effectuées, faute de moyens financiers. En somme, des gros bonnets  et des membres des forces de l’ordre sont réunis dans un seul et unique endroit. C’est sûrement ce cocktail explosif qui a fait décider l’administration pénitentiaire à renforcer singulièrement la prison d’Ambalatavoahangy depuis cette semaine. Et elle a bien raison de le faire puisqu’on sait que 10 prisonniers de la prison de Marofoto, toujours en plein centre-ville de Mahajanga, se sont évadés à la fin de la semaine dernière, mais heureusement que 2 se sont fait vite rattraper. D’un autre côté, des allégations de sortie de prison « facilitée » ont éclaboussé le corps des pénitenciers dans cette affaire d’enlèvement. D’où sûrement, cette mesure de sécurisation spéciale prise depuis cette semaine. Mais en tout cas, Arnaud reste introuvable jusqu’ici et apparemment, l’affaire n’est pas encore près de connaître son dénouement.

J.L.R