A quelques jours de la proclamation officielle des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’association des conseillers communaux et municipaux de la Région Vatovavy Fitovinany a dénoncé les manœuvres malhonnêtes du parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (Hvm) lors des derniers scrutins du 29 décembre 2015. Selon les rapports du conseiller de la commune d’Ambila, district de Manakara, Frédéric Randrianasolo, il a voté pour le candidat du « Miaraka amin’i Prezidà Andry Rajoelina » (Mapar), et pourtant, le Hvm a enregistré 100% des voix lors de la publication des résultats. « Dès le dépouillement, tous les délégués de vote des candidats autres que ceux du Hvm ont été expulsés de la salle», a-t-il expliqué. Et ce dernier n’a pas manqué de dévoiler les pressions dont il a été victime avant le jour J et surtout après le vote. Etant également un assistant parlementaire d’un député Hvm, il a été liencié, et ce, à part les menaces de mort ou d’emprisonnement. Face à cette situation, l’association des conseillers ont tenu à apporter son soutien à leurs confrères. « Les Hvm ont aussi utilisé ces stratégies au sein de notre commune mais nous n’avons pas cédé. Ainsi, il n’a réussi à avoir qu’une seule voix et avec ce résultat, les HVMistes ont divulgué des informations sur le fait que notre commune n’aura pas de financement », a rajouté Arnel, conseiller municipal à Ambohitsara M.

Menace contre les protestataires et Ravalo, futur sénateur
Le parti politique Hvm a répliqué contre les attaques des protestataires des résultats provisoires des élections sénatoriales. Le ministre d’Etat chargé des projets présidentiels, non moins, président du Hvm a prévenu ceux qui insistent sur l’existence de fraudes électorales  en déclarant : « c’est grave ce qu’ils disent….il ne faut pas qu’ils le disent comme ça gratuitement… ». Cette riposte se positionne comme étant une menace voilée contre tous ceux qui ont déjà annoncé leur protestation contre le déroulement des élections. Le président du Hvm a également annoncé que « les fautifs doivent être sanctionnés ». En effet, la plupart des partis politiques participants aux sénatoriales ainsi que la société civile chargée de l’observation électorale ont, tous, quasiment à l’unanimité, dénoncé l’existence de trafic d’influence, de pressions et menaces, ainsi que la corruption durant ces élections. Cette déclaration du ministre d’Etat amène à faire comprendre que son parti n’imagine pas lâcher prise malgré les tonnes de critiques et de dénonciations. Au contraire, le parti d’Etat va renforcer sa victoire électorale par la désignation des 21 autres membres de la Chambre haute. Reste à savoir si le président de la République va appliquer la politique d’ouverture en désignant des sénateurs issus d’autres partis que le Hvm. Marc Ravalomanana compte parmi les personnalités politiques qui seraient en train de croiser les doigts pour obtenir un siège au sein du nouveau sénat sans passer par les élections.

Vahatra Ny Aina – Dominique Val