Le pillage des forêts est courant dans les aires protégées. A cause d’une insuffisance de la production alimentaire, bon nombre de la population habitant autour des parcs servent de main-d’œuvre dans le pillage des forêts. Face à cette situation et pour lutter contre les exploitations illicites des forêts, l’Union Européenne vient de financier un projet d’amélioration des conditions de vie et de la résilience des populations vulnérables autour de quatre parcs nationaux du nord Est de Madagascar. Il s’agit, entre autres, des parcs Masoala, de Mananara, de Zahamena et de la réserve d’Ambatovaky. « Le pillage des ressources naturelles prend de l’ampleur et les responsables se trouvent dans l’impunité apparente. Pour que la population riveraine autour de ces parcs ne soit plus tentée par le pillage des ressources naturelles, l’Union Européenne a alloué ce financement sur fonds accumulés » souligne l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union Européenne à Madagascar Leonidas Tezapsidis, hier, lors de la signature de convention du projet. Une enveloppe s’élevant jusqu’à 4 milliards d’Ariary a été ainsi allouée. Les quatre organisations non gouvernementales chargées de la mise en œuvre du projet assureront en revanche 8% du budget total du projet c’est-à-dire 320 millions d’Ariary.

Intervention directe

Care France, Association Intercoopération Madagascar (AIM), le Groupe de Recherche et d’Echanges technologiques (Gret) ainsi que Agronomes Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) aideront quelque 300 000 ménages auprès de 21 communes des Régions d’Alaotra Mangoro, d’Analanjirofo et d’Atsinanana. « Les quatre organisations non gouvernementale possèderont chacun un budget d’un milliard d’Ariary pour un projet d’une durée de 36 mois. Nous allons dans ce sens intervenir directement auprès des communautés de base dont le résultat final sera d’augmenter jusqu’à 50% le revenu des ménages » indique Etienne Andriamampandry, chargé de programme au sein de l’AIM. En collaboration avec Madagascar National Park, le programme sera au profit des populations habitant autour des parcs dans l’amélioration des productions agricoles et élevages notamment dans la production de semences améliorées ou les aménagements techniques et touristiques. Parmi les activités à élaborer figurent également la professionnalisation des activités de pêches, la production d’huile essentielle. « Les communautés de base travaillent également en étroite collaboration avec la brigade mixte dans la sécurisation des alentours du parc » a fait savoir le directeur général de Madagascar National Park, Guy Suzon.

M.S.