Comme attendu, le discours du président de la République Hery Rajaonarimampianina lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux a été truffé d’autosatisfactions et on notera spécialement celle naît des résultats provisoires des récentes élections sénatoriales. En effet, le parti d’Etat a raflé la quasi-totalité des 42 sièges de Sénateurs mis à part les 21 autres dont les occupants seront soigneusement nommés par le chef de l’Etat. La « nouvelle carte politique », selon Hery Rajaonarimampianina, est maintenant dessiné et que le moment est venu de consolider cette place durement acquit ces deux dernières années. En d’autres termes, le Hery Vaovao contrôle aujourd’hui toutes les institutions de la République et il sera dorénavant difficile de stopper la marche du rouleau-compresseur au pavillon bleu martial. D’un autre côté, on ne peut plus aujourd’hui écarter la possibilité d’un remaniement du gouvernement largement critiqué et dont certains membres ont rompu leur alliance et stopper leur collaboration avec la Présidence de la République.

Dissolution de l’Assemblée Nationale

En prenant en compte le fait que durant l’année 2015, les députés de l’Assemblée Nationale ont concocté la mise en accusation afin de déchéance du président de la République et la motion de censure contre le gouvernement, on peut être sûr que le conflit institutionnel n’est pas totalement enterré même si la LFI 2016 a été adopté. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier que le contrôle de la majorité parlementaire au palais de Tsimbazaza a toujours été un casse-tête pour les dirigeants de ce pays dans la mesure où cette majorité a toujours été à géométrie variable. Au gré des valises ou des enveloppes, les députés de Madagascar changent de camp comme ils changent de chemise. Cela représente évidement une énorme dépense pour les principaux concernés mais qui peut maintenant être évité. Pour cause, la victoire presque absolu du Hery Vaovao ho an’iMadagasikara lors des sénatoriales pourrait faire changer d’avis la Présidence. Ainsi, la dissolution de l’Assemblée Nationale n’est donc pas à écarter compte tenue de cette fameuse « nouvelle carte politique ».

Laza Marovola – Ralambomamy