Le Doyen du Corps diplomatique, souhaite que le régime de Hery Rajaonarimampianina change sa perception du monde qui l’entoure et d’arrêter de quémander en faisant son tour du monde. Mieux, l’Ambassadeur du Royaume du Maroc a fait une confidence en public, et non pas par la voie de la diplomatie … secrète, et parle de la liberté de choisir ses amis et ses alliés !

« (…) Permettez-moi à cette occasion, Monsieur le Président, de vous faire une confidence : depuis mon arrivée dans ce beau pays qui est le vôtre, je ne cesse de lire et d’entendre répéter les mots Communauté internationale, Bailleurs de fond, Fonds européen de Développement, etc. à toutes les occasions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.
Mon étonnement était, et demeure, aussi grand que je viens d’un pays, le royaume du Maroc, où ces mots sont très rarement prononcés et, ce, pour une raison très simple: le Maroc, sous l’impulsion de son souverain, sa Majesté le Roi Mohammed VI, entreprend toutes les démarches et encourage toutes les initiatives pour que le royaume soit libre de ses mouvements, libre de choisir ses amis et ses alliés et, surtout, libre de défendre son indépendance et sa souveraineté comme il l’entend.
Le Maroc compte, d’abord, sur ses propres forces et sur son potentiel avant de compter sur l’aide et l’assistance des autres. Certes, il prépare l’environnement adéquat et fait appel à des moyens ingénieux pour que les très nombreux investisseurs étrangers soient encouragés à venir investir au royaume. Mais les Marocains sont tout très conscients d’une chose. A savoir que le développement, la croissance et l’amélioration des conditions de vie ne dépendent pas des investissements étrangers, mais plutôt de la vision qu’on a de son propre avenir et des efforts, concessions et sacrifices qu’on est prêt à assumer pour atteindre ses objectifs (…) ».

Ne plus trop compter
C’est une partie de la courte intervention de Mohammed lors de la présentation des vœux qui s’est tenu au Palais d’Iavoloha hier mais qui en dit long sur la façon dont le monde extérieur voit le régime de Hery Rajaonarimampianina. Effectivement, les dirigeants actuels n’ont rien fait jusqu’ici que d’aller quémander partout ailleurs. Les 32 voyages à l’extérieur du Président de la république durant ces 24 derniers mois l’attestent et d’ailleurs, ce dernier a annoncé fièrement, comme il s’agit d’un trophée, les dettes contractées auprès des bailleurs de fonds.
En tout cas, quelle honte de se faire rappeler à un peu de conscience puisque toutes les nations qui font partie de ce qu’on appelle maintenant « pays émergeants », ont tous retroussé leurs manches d’abord et se sont relevés d’eux-mêmes avant de faire appel aux étrangers. Le message est ainsi clair : si Madagascar, avec son potentiel, veut sortir de la pauvreté, ses dirigeants doivent montrer l’exemple, et ne plus trop compter sur cette communauté internationale. Mieux, il ne faut pas toujours jeter la faute sur elle si Madagascar fait sa descente aux enfers depuis deux ans. Plus n’est besoin de décortiquer ce discours du Doyen du corps diplomatique à Madagascar qui pour une fois, n’a pas pris le chemin habituel de la diplomatie secrète prônée par l’actuel ministre des affaires étrangères.

J.L.R