Depuis le mois de décembre de l’année dernière, le Service autonome pour la maintenance de la ville d’Antananarivo a été victime d’un manque de moyens l’empêchant de réaliser son travail correctement. Différentes personnes dirigeantes ont été pointées du doigt comme étant les premiers responsables de la dégradation flagrante de la Capitale de la Grande île mais le fait  est là, le problème n’est pas totalement résolu. Après la fin de l’opération coup de poing initiée par l’Etat pour ramasser les ordures dans un très court terme dans le cadre de l’assainissement de la ville, la situation n’est pas encore revenue à la normale et les ordures recommencent déjà à s’accumuler. Il y a donc lieu de souligner que les Tananariviens n’auront d’autres choix que de vivre au milieu de la saleté et de respirer l’air nauséabond provenant des tas d’ordures.

Pour cause, le Samva n’est pas assuré de posséder continuellement tous les moyens pour agir, et parce que les responsables du ministère de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène ont affirmé qu’il n’y aura plus d’opération coup de poing au titre de cette année, donc aucune aide de la part de l’Etat. En d’autres termes, si les ordures continuent de s’entasser dans les semaines à venir, les responsables de tutelle ne souhaitent plus en être accusés ni sollicités.

La population délaissée

A l’heure actuelle, ni le Samva, ni la Commune urbaine d’Antananarivo, ni le ministre de l’Eau, ni les autres ministres, ni la Primature, ni la Présidence ne se penchent réellement sur le sort de la population de la ville des mille et encore moins des autres. La majorité des citoyens interrogés sont unanimes à dire que la Capitale n’a jamais été en si mauvais état même si avant, elle n’avait jamais été en bon état. Depuis que l’équipe du nouveau président de la République élu dirige le pays à sa manière, le pays ne fait que dégringoler ; les routes sérieusement abimées, l’entassement des ordures et la multiplication des marchands de rue sont des indicateurs de la pauvreté dans laquelle le pays est plongé. Aujourd’hui, la majorité des citoyens ne peuvent plus attendre les dirigeants et se sentent naturellement obligés de travailler à leur place. C’est la raison pour laquelle, des badauds et même des gamins s’attèlent quotidiennement à la réfection des routes pour éviter les embouteillages et même les isolements de certains quartiers. En d’autres termes, la population ne peut compter que sur elle-même et ce sera sans doute le cas avec l’enlèvement des ordures qui ne sera jamais effectué à temps, en bonne et due forme par les responsables.

Laza Marovola