A Madagascar, l’économie demeure essentiellement rurale avec l’agriculture qui représente environ 30% du Pib, et 80% de la population active. Ce secteur comprend principalement des petits producteurs. Cependant, ces derniers rencontrent beaucoup de contraintes pour mener à bien leur activité : peu de moyens pour stocker les produits agricoles et les transformer afin d’apporter de la valeur ajoutée, manque de compétitivité sur le marché international. Ces contraintes structurelles empêchent les zones rurales de tirer profit des nouvelles opportunités commerciales issues de la libéralisation du commerce international. Le ministère de l’Industrie veut développer l’industrie rurale. Une convention de partenariat est signée avec l’Essva. Un projet de développement de la culture de maïs blanc avec des investisseurs Sud africains est aussi sur le rail.

La Région Vakinankaratra dispose d’une forte potentialité en matière d’agriculture. La morphologie générale de la région est caractérisée par une grande potentialité de surface exploitable telle que les Régions volcaniques de l’Ankaratra, ainsi que les grandes plaines (Ambohibary à Antsirabe) les sols ont, dans l’ensemble, une grande fertilité. Les sols de la zone Sud, constitués de régions volcaniques autour de l’Ankaratra et de Betafo offrent les conditions agro-climatiques propices à une gamme variée de cultures. La région vient de faire un partenariat avec des Sud africains pour la culture de maïs blanc en vue de les exporter vers l’Afrique du Sud.

Le projet de culture à grande échelle de maïs blanc arrive à point nommé car l’Afrique du Sud enregistre un besoin de 5 millions de tonnes de maïs blanc par an pour combler ses déficits en alimentation du fait de la sécheresse qui y sévit actuellement. Il constitue une opportunité à ne pas rater pour développer l’agribusiness et  promouvoir l’industrialisation rurale de cette région.

A l’issue d’une 3ème rencontre entre les techniciens de la Région Vakinankaratra et les membres de la délégation de l’Afrique du Sud, les deux parties sont arrivées à un projet de contrat susceptible de changement, en fonction des besoins de l’un et de l’autre. « Le système de culture (agriculture familiale, agriculture par coopérative) à effectuer dans le cadre de ce projet reste encore à définir. La région est en train de négocier pour que les centres spécialisés locaux puissent y contribuer à travers la multiplication des semences ou encore la mobilisation des matériels agricoles », a confié le Cr Vakinankaratra.

Narson Rafidimanana, ministre de l’Industrie et du développement du secteur privé  lors de sa descente dans la région la semaine dernière a préconisé l’attribution à la partie malgache, la transformation du maïs blanc, de manière à générer des emplois et créer de la valeur ajoutée.

Notons que la Région Vakinankaratra figure parmi les trois grands pôles industriels du pays. Elle est réputée pour ses producteurs et ses productions agricoles, tels que les fruits et légumes, les cultures céréalières (riz, blé, maïs), les produits laitiers ; et aussi par l’existence d’autres ressources exploitables (minerais, sites touristiques, sites thermales, etc). C’est une vaste région qui recèle encore d’énormes potentialités économiques notamment en matière d’industries de transformation ou d’agribusiness en général.

La région dispose de 344 011 ha de superficie cultivable, mais seulement 197 045 h soit 57,28% est cultivée. La culture de maïs occupe 43.100 ha. Le rendement est encore faible avec 1,5t à l’hectare. La région de Vakinankaratra produit 64.650 tonnes de maïs.

Convention avec l’Essva

Toujours dans le cadre du développement de l’industrie rurale, le ministère de l’Industrie représenté par le Ministre Narson Rafidimanana et l’Ecole Supérieure Spécialisée du Vakinankaratra (Essva) représenté par le Révérend Père Edmond Rakotondramanana ont signé une convention de partenariat. Avec ses fortes potentialités caractérisées par le rajeunissement de la population (64% des malgaches ont moins de 25 ans) et la présence majoritaire des populations en milieu rural (8 malgaches sur 10 vivent en milieu rural), la réduction de la pauvreté de Madagascar réside dans la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et l’industrialisation rurale, a indiqué le ministre, dans son discours, à l’occasion de la cérémonie de signature de convention.

« L’industrialisation rurale ne peut qu’être bénéfique pour le pays car elle contribue notamment, à la création d’emploi, à l’amélioration de la sécurité alimentaire, à la création de la valeur ajoutée, ou encore à la croissance régionale et nationale », a précisé le Ministre.

D’après le Ministre, le manque de techniciens performants constitue un facteur de blocage à l’investissement, d’où l’intérêt de son département à soutenir le volet formation.

S’adressant aux étudiants de l’Essva, le ministre a affirmé la volonté de son département et celle de l’État à fournir les appuis nécessaires pour la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et l’industrialisation rurale.

Il est à noter que cette initiative du Midsp s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National de Développement (Pnd), dont la finalité est de faire de Madagascar, une Nation moderne et prospère, conformément à la politique générale de l’État.

La convention entre le Midsp et l’Essva concerne :

• Les visites d’échanges avec les industriels et les exploitants agricoles (coopératives de production, paysans), le parrainage d’étudiants-entrepreneurs et les stages pour les étudiants de l’Essva ;

• Les échanges d’informations, de connaissances et savoir-faire scientifiques et de bonnes pratiques en entreprise industrielle, coopératives de production ou agriculteurs individuels. A cela s’ajoute la facilitation d’accès aux informations techniques et technologiques ;

• La mise en place d’un service conseils-orientation aux futurs diplômés;

• Le renforcement de la capacité entrepreneuriale des étudiants de l’Essva.

Recueillis par FR.