A l’heure actuelle, les éléments de l’Emmo-Reg se mobilisent généralement aux services et ordres des dirigeants et ne protègent plus la population comme il se devrait. En outre, ils réalisent quelques « à côté » lorsque des riches indo pakistanais et chinois les sollicitent pour disperser quelques familles mécontentes. De plus, la police nationale a décidé de lancer une chasse à l’homme impitoyable contre les personnes impliquées dans le kidnapping du fils d’un opérateur économique de Toamasina. Au final, la population ne peut plus réellement que compter sur elle-même en cas d’attaques ou prendre les mesures nécessaires pour éviter de croiser le chemin des méchants. Et aujourd’hui, le mal est partout et frappe à toute heure, que ce soit un petit larcin ou un crime puni par le code pénal. C’est la raison pour laquelle beaucoup préfèrent rentrer chez eux le plus tôt possible comme du côté d’Ambohipo et d’Andohanimandroseza, actuellement craints pour être les coins des voleurs d’organes. Avant, si on pouvait rentrer à pied même vers 23 heures, rentrer sain et sauf à 20 heures aujourd’hui est déjà une prouesse. C’est également le cas à Ankatso où des hommes sont capables de violer des hommes sous les yeux de leurs compagnes avant de les détrousser ou de les tuer. A Andravoahangy, les riverains ont constamment peur de se faire poignarder par des pickpockets qui attendent aux arrêts bus. Les actes de banditisme se sont multipliés ces deux dernières années et s’expliquent essentiellement par la pauvreté grandissante.

L’Etat n’a pas de solution

Les méthodes utilisées actuellement pour lutter contre l’insécurité ne sont pas inefficaces dans la mesure où les exécutions sommaires ne dissuadent même pas les autres bandits mais nourrissent et cultivent la haine et le sentiment de vengeance contre les forces de l’ordre. Les multiples arrestations et les emprisonnements à la va vite sont certes des procédures contre l’insécurité mais lorsque la majorité des prisons de Madagascar sont surpeuplées et dans un état délabré, les évasions sont fréquentes. L’insécurité fait évidemment partie du quotidien des citoyens de tout le pays mais il faut savoir qu’à mesure que la pauvreté gagne du terrain, elle ne fait que s’aggraver. Pour cause, les individus les plus pauvres, mais aussi sans travail ont toujours tendance à choisir la solution de facilité pour  survivre. Quand il n’y a donc rien de concret dans le volet social et quand les actions réalistes et durables de lutte contre la pauvreté sont inexistantes, personne ne peut rien contre la montée en flèche de l’insécurité. En d’autres termes, si l’Etat n’a pas la volonté politique réelle pour diminuer ce fléau ni la liste réelle des priorités et des attentes de la population, la situation ne fera que s’empirer.

Laza Marovola