Plus exactement, 400 agents si les 100 autres seront obligés de travailler à mi-temps et vont gagner la moitié de leur salaire actuel ! En somme, c’est le personnel qui va payer le plus lourd tribut au redressement de la compagnie nationale, victime des erreurs de stratégie de ses dirigeants.

Le nombre de chômeurs va augmenter incessamment puisque le plan de redressement d’Air Madagascar préconise la séparation de 400 de ses agents si 100 autres auront quand même de quoi survivre en travaillant à mi-temps. Ils sont composés de 81 Cdd, 102 Mdp, de 96 aide-intérim et de 54 Mg handling tandis que les 36 départs à la retraite ne seront pas non plus remplacés. Tel est donc le contenu de ce plan et concernant le volet personnel. Ce sera ainsi la descente aux enfers pour les agents qui seront touchés par le redressement, d’autant que du côté des compagnies concurrentes, le recrutement se fait au compte-gouttes, et ce, même si les voies dessertes par la compagnie nationale malgache, dans le passé, sont immédiatement occupées.
Des agents de l’Air Mad se trouvent ainsi dans l’œil du cyclone et seront obligés de descendre sur terre pour affronter la dure réalité de la vie quotidienne de la population qui durant des années, vit avec moins de deux dollars par jour.

A la retraite
Mais ce plan démontre aussi l’incapacité des dirigeants actuels de la compagnie à faire face à ses propres difficultés d’abord mais aussi à la concurrence. Ainsi la solution facilement trouvée est de se délester d’une partie du personnel pour gagner un peu d’altitude. Mais jamais de mémoire de citoyen, de pareille mesure n’a été prise. On a plutôt adopté la stratégie de se serrer les coudes et de travailler davantage que de laisser sur le bord de la marche, en avant du redressement, une partie du personnel. Cela prouve aussi l’esprit qui anime l’actuel conseil de l’administration de l’Air Mad présidé par Léon Rajaobelina, qui a choisi la voie du « matesa rahavana » ! Bizarrement, ce dernier n’emmène que des lots de désolation partout où il passe et les observateurs estiment depuis longtemps qu’il devrait définitivement jouir de sa retraite. D’ailleurs, en prenant un étranger à la tête de la direction générale de la compagnie, il fallait s’attendre à cette compression. Du côté du personnel, on sait que cela va susciter des remous.

Luc Matthieu