Le ras-le-bol de la population contre ces discours prometteurs est palpable tandis que le résultat est proche du néant. Si les dirigeants  pensent amadouer l’opinion populaire par des déclarations à sens unique qui obligent tout le monde à accepter que le régime a bien travaillé et a obtenu des portées satisfaisantes pour le volet social, les malgaches manifestent leur déception par l’organisation de grèves, et ce, un peu partout dans le pays.

Les foyers de tensions commencent à se ressurgir dans presque tous les domaines de la vie de la société et à travers les régions. Depuis le début de cette semaine, les habitants de Mampikony ont manifesté son mécontentement contre les autorités locales qu’ils jugent incompétentes pour apporter les solutions idoines. Ce district connaît actuellement l’une des pires formes d’inondation de son histoire sans que des mesures strictes et efficaces n’aient été prises. Pourtant, la force de répression interdit toute forme de manifestation populaire. C’est presque le même cas dans la capitale et la réunion populaire entrant dans le cadre de la revendication des îles éparses et qui a été fortement quadrillée par les hommes en treillis, en est l’exemple. Les requêtes au sein des employés d’Air Madagascar réclamant le départ du directeur général de cette compagnie de transport aérien risque également de faire tache d’huile dans les autres entreprises d’Etat déjà mal en point. Les tensions risquent de s’aggraver pour la semaine prochaine puisque d’une part les étudiants de l’université d’Antananarivo vont se mettre en grève contre le non-paiement de sept mois de bourses et d’autre part, le corps des greffiers menace également de prendre une mesure contre le traitement inégalitaire au sein du ministère de la Justice.

Dominique Val