Révélation tonitruante sur le site de madagate.org sur une grosse affaire de fraudes douanières dont les gains pourraient facilement atteindre des dizaines de milliards d’ariary. Trois sociétés de transit seraient concernées et aidées par des douaniers haut et/ou bien placés. 

Avant la fin de l’année 2015, plusieurs hauts responsables du service des douanes avaient révélé au grand jour l’existence d’une manipulation frauduleuse consistant à faire passer des produits pour d’autres afin de minimiser les droits douaniers et les taxes y afférentes. A cette époque, des dizaines de containers de farine avaient été déclarés comme étant du riz. Pour ce faire, le principal suspect, un ressortissant étranger, a utilisé des fausses déclarations pour essayer de faire passer ses cargaisons. Cette affaire implique évidemment des employés des douanes et du port du Toamasina, et à ce propos, une autre affaire a été dévoilée sur le réseau social Facebook, après que tout le monde en a déjà entendu parler. Dans la ville du Grand Port, trois transitaires seraient impliqués dans ce genre de fraude douanière qui pénalise gravement les rentrées d’argent de l’Etat. Trois transitaires seraient mêlés à cette affaire et seraient sérieusement soutenus par de haut cadre ainsi que des inspecteurs des douanes, et un proche du président de la République. Il s’agirait de faire passer des huiles alimentaires pour du ciment afin de bénéficier d’un droit de douane de 5% au lieu de 20%, des produits destinés à de grosses boîtes de la Capitale.

Corruption à grande échelle

A l’heure actuelle, 10 000 à 15 000 containers, faisant l’objet de cette fraude, sont déjà sortis du port de Toamasina. Autant dire que des hauts responsables sont impliqués dans ce trafic illégal détruisant au passage la compétitivité locale. Du coup, de nombreuses questions se posent et en premier lieu, cela concerne le Bureau indépendant anti corruption (Bianco) dans la mesure où les hauts responsables de cette institution sont incapables d’identifier les trafiquants afin de les stopper.

Après la déclaration tonitruante de … « tolérance zéro », le Bianco semble être retourné dans un état de somnolence  ou paralysé dès qu’il s’agit d’individus en lien avec le pouvoir. Par ailleurs, le service des renseignements économiques et financiers serait également dans la même situation de torpeur ou aurait préféré tourné le regard ailleurs. Au moment où le pays a plus que jamais besoin d’argent pour son développement, d’autant que la pauvreté touche les 95% de la population, voilà que des recettes douanières prennent, apparemment, d’autres chemins.

J.L.R – Laza Marovola