Le calme ne dure jamais à Ambohitsaina, et ce, pour diverses raisons. L’année dernière, les forces de l’ordre ont tabassé à mort l’étudiant Jean-Pierre alors que ce dernier ne voulait que le retour des cours, interrompus à cause du mouvement du syndicat des enseignants-chercheurs réclamant leurs droits et autres avantages. Après cela, l’université d’Ankatso est redevenue sans bruit, le temps d’aller au bout des examens et d’assurer la nouvelle rentrée universitaire. Mais une fois encore, cet environnement paisible vient d’être mis à mal puisque plusieurs étudiants figurant dans l’annexe de la liste des bénéficiaires des bourses envisagent de débuter une grève générale pour la raison qu’ils n’auraient pas perçu ces indemnités depuis le mois de juillet 2015. Certains penseront tout haut que c’est toujours la même histoire mais le fait est que cela témoigne d’une injustice causée par les malversations de certains responsables de la distribution des ces bourses d’études.

Détournement d’argent ?    

Madagascar est aujourd’hui l’un des pays le plus pauvre du monde avec plus de 90% de la population vivant avec moins de deux dollars par jour. La citation de ce contexte est primordiale pour pouvoir comprendre la mentalité de certains qui sont capables de tout pour survivre voire même de se verser dans l’illégal en commettant des braquages ou des kidnappings, en tuant pour des organes, à voler son voisin ou pourquoi pas des étudiants. Par ailleurs, lors du jour de la distribution des bourses, il serait d’usage que les 3 ou 4 « caissiers » responsables empochent l’argent des étudiants dans la liste qui ne se présentent pas. Mais cette fois, on parle de plusieurs étudiants listés en annexe ayant été tout simplement oubliés, ignorés ou délaissés. Cela représente une somme d’argent conséquente et quiconque peut en conclure qu’un ou plusieurs individus peuvent délibérément écarter ces étudiants pour pouvoir glisser quelques liasses billets dans leurs poches. Dans ce cas, il s’agit clairement de détournement d’argent, un délit sévèrement puni par la loi. Toutefois, il ne faut pas non plus écarter le fait que l’Etat n’a tout simplement pas eu assez d’argent pour satisfaire tout le monde.

Laza Marovola