En tout cas, de très nombreuses pistes doivent maintenant être explorées par les enquêteurs dans cette affaire, d’ailleurs en toute quiétude puisqu’Arnaud a retrouvé la liberté.

Il y a d’abord ce lot d’armes de guerre saisies. Il s’agit forcément de matériels qui ne peuvent, en aucun cas, se trouver dans les armoires et bahuts des particuliers. Dans ce cas, ils ne peuvent provenir que des magasins d’armes des casernes d’autant que de très nombreuses munitions les ont accompagnés. Et des casernes, il n’y en a pas une centaine dans le pays et on devrait arrêter de parler d’armes perdues lors des mouvements populaires.
Et puis, il y a cette question de rançon très élevée et réclamée en devise étrangère : 4 millions d’euros ! C’est une somme qui ne court pas les rues, évidemment et à coup sûr, même les banques primaires d’Antananarivo et de Toamasina ne la possèdent pas. Si la demande avait abouti, la transaction ne se serait pas fait dans le pays. Et même pas dans les îles voisines. Il faudra ainsi gagner une grande capitale du monde comme Paris, Dubaï, ou Bruxelles. Par conséquent, les commanditaires pensaient que le père d’Arnaud possède un compte bancaire bien garni à l’étranger. Si l’affaire avait suivi ce cours … « normal », selon leur calcul, la libération d’Arnaud n’aurait pas attendu 50 jours et la petite Annie serait toujours vivante. Et il aurait suffi de scruter la liste des passagers en partance qui ont un quelconque lien avec le milieu du trafic de bois de rose ou détenant un quelconque pouvoir. En tout cas, ce n’est le citoyen lambda qui pourrait se permettre de telle initiative, ni non plus des prisonniers qu’on fait sortir pour exécuter la tâche. Ainsi, le ou les commanditaires ne peuvent être que des personnes bien placées et en connaissance parfaite de la filière bois précieux.

J.L.R