Cette affaire touche de très nombreux domaines et après les malfaiteurs de toutes sortes ainsi que leurs complices, l’administration pénitentiaire, le corps de la police, celui des magistrats, voilà que le monde de la presse est aussi appelé à la … barre. Il s’agit de trois journalistes qui apparemment, seraient trop près des sources d’information ou dont les écrits n’ont pas été clairs et compris autrement. En tout cas, voilà une tournure tout à fait inattendue !

Traiter l’information est un métier difficile dans notre pays et outre la barrière de langue, il y a aussi et surtout l’énorme différence de compréhension et de perception entre les interlocuteurs. D’un côté, toute diffusion d’informations remettant en cause les intérêts de certains individus de grande influence peut exposer les journalistes à des problèmes judiciaires. « Le fait de ne pas dévoiler la source d’information est souvent un problème et pourtant le code de la déontologie journalistique souligne clairement la protection des sources », explique un journaliste. L’intimidation, le harcèlement, les menaces sont devenus monnaie courante dans le monde du journalisme. Pas plus tard que la semaine dernière, trois journalistes de la rubrique faits divers ont été convoqués à la Gendarmerie nationale suite à une plainte déposée par le père d’Arnaud lui-même. Ce dernier de les accuser d’être complices des ravisseurs qui ont kidnappé Annie et Arnaud. « Notre rôle, c’est de diffuser des informations pouvant aider les forces de l’ordre à résoudre l’affaire surtout dans des circonstances où des vies sont en danger », a souligné l’un des interpellés.

Dans la discrétion
Pour rappel, un article paru dans un quotidien de la capitale le 31 décembre dernier, évoquait que l’enlèvement pourrait avoir un lien avec l’affaire de bois de rose à Singapour. Selon le rédacteur de l’article, plusieurs recoupements ont été faits avant sa parution mais apparemment, cette publication n’a pas du tout plu au père des enfants kidnappés et ce dernier a décidé de porter plainte.
L’affaire de kidnapping de Toamasina n’arrête pas de défrayer la chronique et de très nombreuses entités dont la justice, les forces de l’ordre et maintenant le média s’y trouvent mêlées. L’Etat s’est engagé  à assurer la sécurité de la population et renforcer la lutte contre les malfaiteurs mais la réalité reste loin de cet objectif. Du coup, les dirigeants préfèrent rester dans la discrétion pour ne pas admettre leurs échecs. Dernièrement, le Cites a déclaré que Madagascar est interdit d’exportation de bois précieux. Cette décision est due au fait que le gouvernement n’a pas fait assez d’efforts pour lutter contre les trafics. En tout cas, l’enquête sur les trois journalistes suit son cours et l’ordre des journalistes le suit de près.

J.L.R – Ralambomamy