Linda Volahasiniaina – La première musicothérapeute malgache
Derrière son allure de jeune fille timide se cache un artiste aux multiples talents. Une vraie femme de l’art comme on dit : Linda Volahasiniaina alias Vola, est à la fois musicienne, compositrice, enseignante et par dessus tout, la première musicothérapeute malgache. Le Dieu de l’art aurait posé son doigt sur Vola. Bien que le 7ème art l’intéressât depuis longtemps et cela de près, le goût de la scène et des podiums avait germé en elle au fur du temps jusqu’à en faire d’elle une femme de la renaissance. Mais ce n’est pas tout, la danse traditionnelle s’ajoute également à la liste de ses riches compétences. Multi-instrumentiste qui se penche surtout sur les valeurs traditionnelles, son talent et son imagination ont toujours impressionné le grand public partout où elle va. Depuis son enfance, Vola a toujours été passionné par la valiha, instrument traditionnel malgache, mais grâce à son caractère débrouillard et autodidacte, elle s’attaque après aux percussions qu’elle maîtrise jusqu’au bout des doigts. L’artiste est en perpétuelle recherche de sonorités nouvelles, elle déconstruit pour ensuite recréer, il n’y a pas de limite à sa soif créatrice. Actuellement, elle dirige son propre groupe qui porte son propre nom « Volahasiniaina ». Une formation qu’elle qualifierait World music, pourtant leur musique est un mélange de jazz, de traditionnel et de bà gasy. Après quelques moments d’absence sur la scène nationale, elle refait surface avec de nombreux projets. Notre équipe est allée à sa rencontre pour découvrir ce qu’elle, ainsi que son groupe réservent pour ses fans cette année.
Madagascar Matin (MM) : Comment êtes-vous devenue multi-instrumentiste ?
Volahasiniaina : Tout a commencé en 1980. A l’époque, il n’y avait qu’une seule onde de radio et c’était la Rnm. Nous n’avions pas d’autre choix que d’écouter toutes les émissions et les chansons qui y étaient diffusées. Et c’est là que la valiha m’avait bercé jour et nuit. J’étais tout simplement fasciné par sa mélodie et ma passion pour cet instrument s’est par la suite réveillée. En 1989 j’ai commencé à suivre des cours de valiha avec des virtuoses de cet appareil notamment Rajery, Randafison puis des cours de valiha chromatique avec Rakotorahalahy André. Peu de temps après, j’ai rejoint un orchestre dénommé « Akom-baliha », où les figures incontournables de cet instrument y étaient regroupées. Cet ensemble représentait la culture de la Grande Ile partout dans le monde. J’ai enregistré des compilations avec cette formation puis effectué des tournées artistiques à La Réunion en 1994. Par ailleurs, j’ai également suivi des formations en musique traditionnelle Malagasy notamment en pratiquant les instruments comme le jejy voatavo, le kabosy et les percussions.
MM : Comment résumez-vous votre parcours professionnel ?
Volahasiniaina : Après un approfondissement de mes savoirs faire en matière d’instruments, en 1995, j’ai commencé à partager mes connaissances en enseignant la valiha. Pendant ce temps, j’ai eu la chance de participer à plusieurs concours et festivals notamment le « Falun Folkmusik Festival Ethno 95 » une festivité de jeunes musiciens en Suède. En 1996, j’ai obtenu avec Rafaralahy Michel le 3ème prix du concours national de valiha Rakotozafy, le 1er prix catégorie confirmée du concours national de valiha chromatique, et le 2ème prix catégorie duo avec Rafaralahy Michel. Grâce à ce challenge, ma maîtrise technique combinée à mon talent de compositrice a été très vite reconnue. J’ai ensuite intégré la compagnie Rary en juin 1997 jusqu’en août 2009 où j’étais à la fois administratrice, responsable du son et lumière, enseignante de musique et animatrice d’ateliers tels Ankisôma, un atelier sur la recherche et la créativité. J’ai pareillement été membre initiateur du concept « Mpamaliha », un échange d’initiation musicale. Avec mon groupe dont j’ai moi-même été le fondateur, on a participé au festival Madajazzcar 2011 tout en étant invité de deux groupes internationaux tels que Viviane de Farias venant du Brésil et de Furtherland de Suisse pendant leur spectacle au Cercle Germano Malagasy et à l’institut Français de Madagascar (Ifm). Egalement membre du groupe Malajazy, lauréat du Tremplin Madajazzcar octobre 2009, j’ai créé mon centre d’éducation artistique qui se fonde sur l’enseignement musical et la pratique des jeux traditionnels malagasy en octobre 2009. J’ai aussi suivi un séminaire de formation d’entrepreneurs culturels de la filière musique, à Port-Louis (Île Maurice) en novembre 2009.
MM : Parlez-nous de votre groupe « Volahasiniaina »
Volahasiniaina : Tout d’abord, nous nous sommes déjà rencontrés avant la musique. Mais étant donné que nous partagions la même passion, nous avons décidé de réunir nos talents dans un groupe. On peut donc dire que « Volahasiniaina » a été fondé par l’amour. En espace de quelques temps, on a réussi à produire en autoproduction « Mpirahalahy mianala », le premier disque musical de la pièce chorégraphique « Mpirahalahy mianala ». Actuellement, la formation est composée par Odon (Leiky Rakoto) aux percussions, Michel (Mi’mozi) à la guitare, Njaka Rakotonirainy au piano et clavier et moi-même à la valiha, au kabosy et aux percussions. En ce qui concerne le chant, nous avons opté pour le traditionnel mélangé avec une petite touche de modernité. Ce choix a été fait pour ne pas s’éloigner de la tendance musicale actuelle. Depuis notre création, nous avons déjà participé à de nombreux évènements notamment un ciné concert pendant le Rfc 2012 à l’Ifm, quelques éditions du Jazz @ Tohatohabato et de Jazz and Trad, ainsi que la réalisation de deux bandes originales de film sur le thème de l’environnement.
MM : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la « Musicothérapie » ?
Volahasiniaina : La musicothérapie est une thérapie qui cherche à utiliser les propriétés supposées de la musique et du sonore comme support afin de rétablir, maintenir ou améliorer les capacités sociales, mentales et physiques d’une personne. La musicothérapie entre dans le champ des thérapies à médiation musicale et diffère des techniques dites « psychomusicales » qui touchent plutôt le domaine de la relaxation. Effectivement, s’agissant d’une thérapie, contrairement au médicament, la musicothérapie nécessite une grande étude de la personne malade. Il n’y a pas de science exacte dans cette faculté, il est donc nécessaire de traiter cas par cas et c’est à partir de cela qu’on choisit la méthode dont on va la soigner. Il existe deux méthodes de traitement dans la musicothérapie : la méthode réceptive et active. Pour le premier procédé, le patient ne fait qu’écouter les morceaux joués par le thérapeute, tandis que pour la deuxième, le souffrant participe activement à la séance. Les maladies souvent traitées par la musicothérapie sont souvent le stress, l’handicap psychologique, les maladies mentaux tels que l’Alzheimer ou l’autisme. Jusqu’à maintenant, je suis la seule musicothérapeute malgache. J’ai commencé à apprendre cet « art » en 2004 grâce à une formation proposée par des experts étrangers venus en 1999. Malheureusement, ce domaine n’est pas encore très pratiqué dans la Grande Ile, et pire, la plupart des Malagasy ne connaissent même pas l’existence de la musicothérapie.
MM : Quelques mots concernant vos projets ?
Volahasiniaina : Actuellement, je suis en plein cadrage de quelques élèves qui vont représenter Madagascar à un concours de danse et de musique traditionnel au mois de Juillet prochain en Chine. Concernant le projet du groupe Volahasiniaina, nous sommes en pleine préparation de notre prochain album qui sera intitulé « Malai-misaraka ». Il comptera exactement 11 titres et sera toujours un mélange de jazz, de trad et de bà gasy. Par ailleurs, le rendez-vous le plus proche sera cet après-midi à l’Institut Français de Madagascar (Ifm) où l’on partagera la scène avec le groupe de rappeur Raboussa. Une nouvelle sonorité sera à découvrir.
Tahiana Andrianiaina
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