La situation socioéconomique dans la partie Sud de Madagascar est de plus en plus critique et les autorités locales lancent un appel de détresse en sollicitant l’aide d’urgence de l’Etat. Aucune précipitation n’a été enregistrée depuis des mois et la sécheresse est plus que jamais présente d’où l’exposition de la population à une insécurité alimentaire considérable. Selon un responsable de la région d’Androy, les élèves ne vont plus à l’école pour la simple raison qu’ils n’ont plus rien à manger. « Seuls une trentaine d’élèves sur plus de 150 sont présents si pour certains établissements, on n’en compte plus que sur les doigts d’une seule main. La situation est alarmante et il faudra trouver une solution rapide et pérenne pour éviter que de tel désastre ne se répète », explique-t-il. Ces enfants sont également exposés à diverses maladies qui pourront les affaiblir davantage. Des représentants du gouvernement ont déjà effectué une mission d’évaluation dans ces régions mais par la suite, il n’y a rien. Certes, la même rengaine de problème de financement est évoquée mais il s’agit aussi d’incompétence notoire de ces soi-disant techniciens qui n’arrivent pas à cerner le problème et à apporter les solutions idoines. En tout cas, les victimes de la sécheresse et du « kéré » attendent patiemment que les dirigeants prennent leur cas au sérieux.

Décoration
Pour le ministre de l’éducation nationale, beaucoup estiment que ce dernier a complètement échoué dans l’exécution des programmes présidentiels, notamment sur les volets de l’insertion et de la cantine scolaire et ce, non seulement pour les régions du sud de la grande île mais sur tout le territoire même. Pire, l’appel de solidarité lancé par le ministre s’annonce comme un aveu d’échec. Effectivement, une collecte de fond ou solidarité en faveur des élèves de la région a été lancée samedi dernier au ministère de l’Education nationale et ne prendra fin que le 3 février prochain, c’est-à-dire, à mi-parcours du deuxième trimestre de l’année scolaire 2015-2016. Par ailleurs, un atelier de concertation nationale permettant la mise en place d’une solution durable aux problèmes du Grand Sud de Madagascar aura lieu les 12 et 13 février à Ambovombe Androy. En entendant cette nouvelle, beaucoup ont cru à une bonne blague et se demandent sur l’opportunité de la tenue de cette réunion. En effet, les dates sont très mal indiquées, non seulement pour les enseignants mais aussi pour le  personnel de l’éducation nationale en général qui, à ce moment précis, doivent être au four pour la préparation des élèves aux examens. Mais de toute façon, on sait que les résolutions émanant de ce genre de concertation n’ont toujours servi qu’à décorer les murs du bureau du ministre de l’Education nationale.

J.L.R – Ralambomamy