Le prix, exprimé en un montant de référence généralement monétaire, est la traduction de la compensation qu’un opérateur est disposé à remettre à un autre en contrepartie de la cession d’un bien ou d’un service. L’encyclopédie libre est assez claire mais il faut cependant remarquer que dans la réalité, le montant de référence n’existe pas vraiment. Les temps actuels sont nettement dominés par les échanges monétaires et donc économiques et cela est principalement motivé par l’envie de richesse et aussi de puissance. Aujourd’hui, tout a un prix, même les hommes. Pour le comprendre, il faut juste s’attarder un peu sur les séries de kidnappings dans la Capitale mais aussi dans la ville du Grand Port, où les ravisseurs avaient demandé quatre millions d’euros pour la vie de deux jeunes enfants. C’est certainement une somme d’argent importante pour une rançon mais ce n’est pourtant pas un montant de référence compte tenu du fait qu’elle varie naturellement selon la valeur du bien. Malheureusement, l’homme est actuellement relégué dans la catégorie des biens et des personnes riches ou au pouvoir en achètent régulièrement pour concrétiser leurs sombres projets. C’est le cas du président de la République et du parti d’Etat qui dépense énormément pour s’assurer le contrôle de la majorité des communes et du futur Palais de Verre. Toutefois, dans ce cas de figure, il faut souligner que les acheteurs sont obligés de continuer de se payer les services de la personne qu’ils ont acheté, ou tout simplement corrompu. Parce que c’est clairement de la corruption, synonyme de loi de l’argent dictant actuellement tous les pays, et notamment les plus pauvres. C’est ce grâce à quoi certaines personnes proches du pouvoir ont réussi, réussissent et réussiront encore et toujours à manipuler les députés de Madagascar afin d’obtenir la majorité parlementaire (ou présidentielle) dans les votes importants pour eux. En parallèle, il faut également contrôler les institutions telles que la Haute Cour et le Conseil d’Etat, les organes tels que le bureau anti corruption pour toujours assurer les arrières. Toutes les personnes concernées par cette façon de gouverner sont ouvertes à toutes les propositions selon leurs intérêts particuliers mais jusqu’ici, c’est toujours le régime en place qui a réussi à les convaincre. Effectivement, les tenants actuels du pays ont certainement graissé des pattes pour tenir deux ans contrairement à ce que la majorité voudrait réellement après avoir été complètement déçu par le premier Président élu de la Quatrième République de Madagascar. Ils vont certainement encore resté longtemps en place pour la simple raison que la pratique ne risque pas de changer d’autant plus qu’ils souhaitent maintenir le sommet de la francophonie, gagner aux élections régionales et provinciales et surtout gagner en 2018 pour un second mandat présidentiel. C’est la population qui paye pourtant le prix de ces ambitions égoïstes qui ne prennent pas en compte le volet social et la lutte contre la pauvreté. Aujourd’hui, le taux de pauvreté ne cesse de progresser tandis que celui de la croissance économique peine véritablement à augmenter et à dépasser le taux de croissance démographique. En d’autres termes, la pauvreté ne diminuera pas parce que les tenants du pouvoir n’y pensent même pas sérieusement et n’ont pas de réelle volonté politique pour proposer des solutions durables. Mais encore une fois, tout a un prix quoique cette fois, les dirigeants vont payer pour leurs actes majoritairement motivés par leurs intérêts particuliers. Contrairement à leurs habitudes, ils auront cette fois besoin de sortir leurs chéquiers, non pour acheter quelqu’un, mais plutôt un avion privé pour quitter le pays en catimini sans donner d’explications. Après deux ans de règne, le numéro un actuel s’est trop attardé sur l’aspect strictement politique de la gouvernance d’un pays et a logiquement fait des milliers de citoyens mécontents. Généralement, même s’il ne s’agit ni d’un bien ni d’un service, le prix à payer est la déchéance et au pire l’exil.

Laza Marovola