La population de Toamasina hausse le ton contre le ministre de la Santé à cause de l’affectation massive de chirurgiens de l’hôpital de la ville du grand port. En effet, 4 des meilleurs chirurgiens de Toamasina sont affectés dans d’autres districts, notamment à Sainte-Marie, Nosy Varika, Andilamena, et Ranohira. La raison avancée serait la mise en application de la décentralisation effective chez le ministère de la Santé. La population de Toamasina interprète cette décision ministérielle comme une manœuvre politique qui vise personnellement certaines personnalités. Résultat : l’hôpital de Toamasina se heurte à une insuffisance de chirurgiens qui obligent les patients d’attendre plusieurs mois pour une opération chirurgicale ou de partir pour Antananarivo afin d’obtenir les soins nécessaires. Mais ces deux options sont toutes soumises à une pression budgétaire et organisationnelle.

La santé publique reste encore l’une des problèmes les plus difficiles à résoudre dans le pays, à cause de l’insuffisance des infrastructures et matériels  mais aussi pour les mauvaises prestations de service du personnel de la santé. Ce dernier décourage la population à se faire soigner dans les centres médicaux, ce qui favorise l’autodiagnostic et l’automédication. Même au sein de l’Hjra, les patients n’ont droit à des salles payantes que s’ils ne sont pas les clients des professeurs chirurgiens. Certains de ces derniers abusent de leur autorité pour favoriser certains malades qui ont les moyens de payer plus que les autres.

Dominique Val