Plus de 50 ans après la déclaration de l’indépendance, la République de Madagascar n’a pas réellement fait un bond en avant et tend même à reculer chaque jour qui passe. Aujourd’hui, sur une population estimée à plus de 23 millions d’habitants, plus de 90% vivraient dans la pauvreté avec moins de deux dollars par jour. Au fil des années, la Grande île est devenue le cinquième pays le plus pauvre du monde, et pourtant tout le monde sait combien elle regorge de ressources naturelles. Mais le fait est que la population n’en profite pas réellement, contrairement à leurs dirigeants qui réussissent toujours à épargner pour une retraite dorée. En effet, tous les hommes qui se sont succédé au pouvoir ont négligé le volet social au profit de leurs intérêts particuliers. Ainsi, il est clair et net que les dirigeants n’ont jamais correctement utilisé le pouvoir qui leur a été remis par la population, raison pour laquelle cette dernière s’est révoltée à maintes reprises. Les évènements de 1972, de 1991 et de 2009 sont les preuves historiques que le pays a tourné en rond pendant des dizaines d’années. Depuis la première crise politique majeure, dont le 13 mai a marqué l’histoire, les hommes qui se sont succédé au pouvoir ont fini par agacer la population. Le pays a été secoué par des crises cycliques et aujourd’hui, il n’est pas encore vraiment hors de danger. En attendant, certaines personnes continuent de s’enrichir sur le dos de la population. Généralement, un homme du pouvoir ou proche du pouvoir est toujours impliqué dans les sales affaires de trafic de bois de rose, trafic d’êtres humains, vol d’ossements humains, trafic d’espèces protégées telles que la tortue, vente ou cession de terrains aux sociétés étrangères, kidnappings, exportation d’or. Madagascar est connu comme regorgant de richesses et c’est le cas des îles malgaches dans le canal du Mozambique dont les réserves pétrolières sont déjà comparées à celles de la Mer du Nord. Mais là encore, ces territoires malgaches appartiendraient à la France et le président de la République en personne, l’a vraisemblablement aidée à régler cette question. Aujourd’hui, la répartition des richesses est considérablement inégale à cause principalement de la corruption qui gangrène le pays. De ce fait, on est loin d’être sorti de l’auberge d’autant plus que les estimations de la croissance économique ont constamment été révisées à la baisse. Sur countrymeters.info, la croissance économique du pays de 1961 à 2015 n’a jamais ou a eu beaucoup à dépasser les 3%. Selon la logique des choses, on peut donc en conclure que les tenants actuels du pouvoir ont encore beaucoup à faire pour relancer l’économie de Madagascar. Cependant, ces derniers ont brillé jusqu’ici pour leur désir de détenir tous les pouvoirs dans le pays afin d’assurer une réélection en 2018 et peut être même en 2023. Résultats : la population est toujours mise de côté, continue de s’appauvrir pendant que les dirigeants continuent de s’endetter pour rien. Jusqu’à aujourd’hui, aucun dirigeant n’a fait preuve de volonté politique réelle pour lutter contre la pauvreté et pour relancer l’économie et le développement de Madagascar. La majorité de la population doit donc littéralement se débrouiller pour la simple raison qu’elle ne peut plus compter sur ses dirigeants avides de pouvoir et de richesse. Tous les projets ayant trait à l’amélioration du quotidien des citoyens et même de tous les Malgaches ont été volontairement oubliés ou utilisés en guise de donations lors des apparitions de certains personnages publics. Aujourd’hui, très peu de malgaches peuvent penser et parler de leur avenir pour la simple raison qu’ils rencontrent encore d’énormes difficultés à survire dans le temps présent tout en se rongeant les ongles compte tenu des dettes que les générations futures devront endosser. Dans 10, 20, 30 ans et même plus, la situation à Madagascar risque de ne pas changer : la population sera pauvre à cause des dirigeants qui seront riches grâce à la population.

Laza Marovola