Manifestation populaire – Sous les griffes de la préfecture de la police
La décision de réouverture de la place de la démocratie à Ambohijatovo, prise par les conseillers municipaux de la commune urbaine d’Antananarivo (Cua), se heurte à une difficulté stratégique instaurée par le pouvoir en place. Certes, les conseillers ont déjà voté pour la réouverture de cet endroit mais les organismes et associations désirant se manifester à Ambohijatovo doivent évidemment obtenir l’autorisation de la préfecture de police d’Antananarivo. Un droit quasiment impossible à obtenir puisque le régime Rajaonarimampianina n’a jamais laissé qui que ce soit tenir une réunion à ciel ouvert et à vocation politique dans le centre-ville de la Capitale de Madagascar. De son côté, le ministère de l’Intérieur trouve toujours des raisons pour interdire le peuple à s’exprimer en public. Pour le compte de l’année dernière, toute forme de manifestations a été interdite à cause de la fête nationale, puis des élections mais aussi de la fin d’année. Actuellement, il est fort probable que le régime va encore sortir d’autres textes qui vont empêcher toute réunion publique à l’approche du carême et des pâques, du 29 mars, ainsi que la fête nationale, les sommets de la francophonie et de la Comesa.
Madagascar compte ainsi parmi les pays considérés anti-démocratiques qui interdisent les manifestations publiques. Pour la capitale, la préfecture de la police n’a jamais octroyé aucune autorisation pour les réunions organisées par des groupements ne s’alignant pas sur la ligne du régime en place, de l’année 2002 jusqu’à présent. Seuls les coups de tête des pro-Rajoelina en début 2009, ainsi que les répliques agressives des pro-Ravalomanana au début de la période transitoire ont pu le faire.
Dominique Val