L’affaire Bekasy n’arrête pas de pourrir la relation entre Madagascar et les Etats-Unis mais aussi celle des autres institutions internationales telles la Cites et l’Organisation mondiale du commerce. L’ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar vient, une fois encore, de rappeler à l’ordre le régime tout entier et exige même que Bekasy revienne là où il était avant son départ à l’étranger !

L’ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar a encore fait parler de lui et cette fois, il a choisi les sujets relatifs au trafic de bois de rose et à la corruption. A l’occasion de la présentation de l’Indice de Perception de la Corruption, hier, Robert Yamate a clairement regretté que les arrestations des gros bonnets du trafic de bois de rose aient été « quasi inexistantes » depuis 2013. Les tenants actuels connaissent pourtant très bien l’identité de ces gros trafiquants grâce à la liste d’Omer Beriziky mais le fait est que le trafic a gagné en importance ces deux dernières années. La semaine dernière, la ministre de l’Intérieur américain a révélé la saisie d’un stock de bois de rose de Madagascar sur leur territoire, preuve que les gros bonnets continuent d’agir en toute impunité. L’ambassadeur américain peut se permettre de donner des leçons mais ne doit pas oublier que malgré ces anomalies, les Etats-Unis continuent d’aider les tenants actuels du pouvoir. L’appui des Etats-Unis pour l’assainissement de la filière bois de rose n’est pas un mystère et même si Robert Yamate semble demander des comptes au Bureau anti corruption et aux tenants du pouvoir, il espère que les efforts seront maintenus.

L’affaire Bekasy remise sur le feu 

Le dénommé Johnfrince Bekasy avait été interpellé pour corruption active, blanchiment d’argent et trafic de bois de rose, avait été placé sous mandat de dépôt, avait bénéficié d’une liberté provisoire et s’était ensuite envolé dans la nature. Le « public affairs officer » de l’ambassade américaine Luke Zahner a récemment exprimé publiquement sa déception sur l’affaire Bekasy et Robert Yamate a enfoncé le clou encore plus profondément. Hier, ce dernier a particulièrement regretté la libération d’un opérateur économique du bois de rose qui a réussi à quitter le territoire pour se réfugier à l’étranger, sinon sur l’île Maurice si l’on en croit les dires. Les Etats-Unis figurent parmi l’un des grands partenaires et bailleurs de fonds de Madagascar et si certains de leurs officiels se permettent ainsi de rappeler le régime en place à l’ordre,  on ne peut que supposer une petite mésentente par rapport au respect des accords. Les tenants actuels du pouvoir tenteront tout de même de prouver leur avancée dans la lutte contre le trafic de bois de rose et contre la corruption, mais le fait est que certaines personnes doivent maintenant payer pour que la tête du président de la République soit préservée le plus longtemps possible. Et ils pourront commencer réellement à parler de tolérance zéro.

J.L.R – Laza Marovola