Galère pas possible pour les employés de courte durée de la mairie d’Antananarivo et c’est du jamais vécu pour ces derniers qui sont composés majoritairement de balayeurs de rue. Ils devront ainsi affronter chaleur, pluie, poussière, boue, et saleté en tout genre avec le … ventre vide depuis deux mois maintenant. D’un autre, les autres agents n’ont pas, eux aussi, perçu leur salaire du mois de janvier. Mais qu’est-ce qui se passe à la Cua ?

C’est du jamais et de tout temps, les employés de courte durée (Ecd) reçoivent leur paie comme tout le monde lors en fin d’année. Cette fois-ci, ce n’était pas le cas et le 31 décembre dernier, ils ont subi leur premier affront. Convoqués à la trésorerie municipale de Tsimbazaza le dernier jour de l’année, ils n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer en rentrant chez eux puisque non seulement, on les a fait attendre durant des heures, mais au final, c’est-à-dire, vers 16 heures de l’après-midi , on leur a dit que de salaire, ils devraient attendre davantage. Comme l’heure était déjà avancée ce jour-là, ils ont dû passer la nuit du réveillon avec de l’eau des bornes-fontaines. « Ce fut la nuit la plus triste de ma vie puisque mes enfants ont dormi sans rien manger. Après nous avoir fait trop attendre,  je n’avais plus le temps d’aller emprunter de l’argent à des proches d’autant qu’eux aussi, ils ont pensé que nous serons payés. Ainsi, mes parents ainsi que mes frères n’ont pensé qu’à eux. Je ne peux pas leur en vouloir puisqu’on nous l’avait promis. De tout temps, on est toujours payé avant les fêtes puisqu’on avait plutôt des dirigeants prévenants », a déclaré en larmes une balayeuse de rue. Mais apparemment, ce n’est que le début de leur galère puisque le mois de janvier touche ce jour à sa fin et rien ne se pointe. Pire, leurs conditions de travail ne cessent de se dégrader pour la simple raison que nous sommes en pleine saison de pluies et les balayeurs font face à la chaleur, à la pluie diluvienne, aux tonnes de boues, à des rues dans un état épouvantable ainsi qu’à des ordures de plus en plus lourdes à porter. Et bien sûr, toujours le ventre vide.

Note de présentation
En somme, les Ecd de la ville d’Antananarivo ont travaillé pendant deux mois sans rien percevoir du tout.
Mais c’est aussi le cas des autres employés de la Commune urbaine d’Antananarivo mais pour ces derniers, cela  ne concerne que ce mois de janvier 2016. Par contre, la situation est la même puisque c’est aussi du jamais vu ! Comme tous les fonctionnaires, ils touchent leur salaire entre le 20 et 23 du mois en cours et cette fois-ci, les agents de la Cua devront attendre la semaine prochaine, c’est-à-dire, le début du mois de février avant de goûter aux fruits de leurs efforts du mois passé. « Déjà que notre prime de fin d’année était insignifiante parce qu’elle ne représentait que 10% de notre salaire si auparavant, on nous en octroyait les 100%. Et nous commençons l’année avec de telles épreuves », a annoncé un employé.
D’un autre côté, on sait aussi que le budget 2016 de la Cua, avec le fameux emprunt de 60 milliards d’ariary, n’a pas encore obtenu le feu de la préfecture de police d’Antananarivo. Et la raison est toute simple : faute de note de présentation de la part de Lalao Ravalomanana et son équipe ! Il faut comprendre qu’aucune étude et analyse ne pourraient être faites si on ne sait même pas d’où vient telle somme et à quoi va-t-elle servir ou être affectée. Bref, tous les agents de la Cua sont dans la m… totale actuellement.

Luc Matthieu