Dans la soirée d’hier, des éléments de l’Emmoreg ont déjà encerclé Ambohijatovo, d’ailleurs, ces derniers l’ont déjà annoncé. Pour ce jour et tout le temps qu’il faudra – selon toujours leur propre terme-, les forces de l’ordre veilleront. Cette décision a été prise suite à l’annonce des députés Tim d’occuper les lieux ce jour pour un soi-disant rapport de leurs activités à la population !

Au début de ce mois de janvier, le Conseil municipal d’Antananarivo a décidé de rouvrir le jardin d’Ambohijatovo, d’autoriser son utilisation pour une durée illimitée et ce, en dépit de la décision de l’exécutif. Mais jusqu’à aujourd’hui, cette ouverture n’a été que verbale et ne s’est pas encore réellement concrétisée. Pour cause, la Préfecture de police s’est toujours opposée à toutes manifestations à Ambohijatovo, la Place de la Démocratie et même ailleurs. Hier, le préfet de police a encore souligné que si le tribunal administratif n’autorise pas encore officiellement cette ouverture, ce ne sera donc pas le cas. Une réquisition des éléments forces de l’ordre a été ainsi décidée et ces derniers s’occuperont de quadriller la Place de la Démocratie pour empêcher quiconque d’y pénétrer. Cette mesure visiblement de précaution a été déjà appliquée hier soir, le sera encore aujourd’hui et maintenue jusqu’au retour d’un calme palpable. La démocratie est aujourd’hui interprétée comme la souveraineté du peuple mais est un bien grand mot à Madagascar dans la mesure où la place dédiée à l’expression de cette souveraineté est séquestrée par des forces de l’ordre agissant pour le régime en place. Ceci est tout simplement une énième provocation d’un peuple qui risque d’exploser.

Situation à haut risque

Normalement, les forces de l’ordre sont censées protéger la population et ses biens mais depuis que le pays est sous la coupe des dirigeants à la cravate bleue, elles se sont transformées en milice afin d’agir pour le compte des bon payeurs ou commanditaires. Entre temps, la hausse de l’insécurité a été signalée par la population – victime- mais les décideurs du pays ne prennent pas les mesures nécessaires, telles que la mobilisation des forces de l’ordre pour lutter contre le banditisme et le crime. Aujourd’hui, elles décident de surprotéger la Place de la Démocratie alors qu’aucun acte de banditisme ne s’y tient réellement. En d’autres termes, on mobilise plusieurs éléments des forces de l’ordre pour rien, si ce n’est pour l’argent et les ordres qu’ont reçus certains commandants. Ces derniers sont maintenant payés pour délaisser la population. Maintenant qu’ils ont annoncé leur siège du jardin d’Ambohijatovo, les criminels pourront agir tranquillement ailleurs sans craindre la venue des forces de l’ordre mais doivent seulement éviter les alentours des lieux. Si les forces de l’ordre libèrent ou ouvrent une brèche à la Place de la Démocratie, certains pourront en profiter et si elles restent là à séquestrer un jardin vide, cela aura toujours la même conséquence.

J.L.R – Laza Marovola