La journée du samedi dernier a été relativement calme, contrairement aux craintes de la Préfecture de Police et de l’état major mixte opérationnel relatives à un rassemblement d’envergure au jardin d’Ambohijatovo dont la réouverture a été décidée par le conseil municipal d’Antananarivo au début du mois de janvier. Après les manifestants pour les îles malgaches séquestrées par la France, les députés du Tiako I Madagasikara voulaient occuper les lieux pour un rapport d’activités vis-à-vis de la population. Mais depuis vendredi soir, la Place de la démocratie a été placée sous haute protection contre toute tentative d’intrusion. Des dizaines de forces de l’ordre étaient postés tout le long de la clôture sur réquisition de la Préfecture et autant d’autres et des véhicules bloquaient l’entrée principale. Quoique les responsables puissent penser, cet acte est tout simplement une atteinte flagrante à la démocratie et donc à la souveraineté du peuple. Déjà que personne ne peut s’exprimer librement dans la rue, il est maintenant interdit de le faire à l’intérieur de la Place de la Démocratie. L’emprisonnement de celle-ci effectué selon les ordres de certains décideurs du pays prouve encore plus la volonté des tenants du pouvoir à asseoir une dictature.

Le Tim a reculé

Même si cela est presque passé inaperçu pour beaucoup, les députés du parti fondé par l’ancien président Marc Ravalomanana avaient exprimé le souhait d’occuper la Place de la Démocratie à Ambohijatovo pour un rapport d’activités à la population. Certains craignaient déjà le pire et les folles rumeurs ont même alimentées certaines discussions. Pour cause, l’ancien président a déjà clairement et publiquement affirmé qu’il ne pourra pas attendre jusqu’en 2018 pour revenir à la tête du pays. L’élection de son épouse à la tête de la Commune Urbaine d’Antananarivo est un avantage conséquent avec lequel Marc Ravalomanana peut maintenant pousser la population à l’extrême. Privatisation des parkings, prêt de 60 milliards d’ariary, mauvais état des routes, désengagement face à l’entassement des ordures, expulsion des marchands de rues, le maire ne fait que des mécontents mais tout cela pourrait faire partie d’un plan machiavélique du fondateur du Tim. Même si une ou quelques places de choix au Sénat auraient pu freiner l’élan du Tim, cela ne ferait que retarder Marc Ravalomanana qui rectifiera son tir.

Laza Marovola