Une politique nationale de lutte contre le VIH-sida en milieu de travail est en cours d’élaboration depuis hier. Etant donné que les hommes et les femmes passent la majorité de leur vie dans les bureaux ou dans les autres lieux de travail, la présence du Vih-sida dans ces milieux constitue un obstacle majeur dans la promotion du travail décent. « Bien entendu, les maladies liées au sida sont des menaces réelles sur la vie de  nombreux travailleurs et des personnes qui dépendent d’eux dans les familles, dans les communautés et dans les entreprises. Selon les données dans le monde, plus de 90% des personnes vivant avec le VIH sont des travailleurs. Et cela conduit l’Organisation internationale du Travail à faire sien l’Objectif Zéro au travail », indique Christian Ntsay, Directeur du Bureau international du Travail (Bit) pour Comores, Djibouti, Madagascar, Maurice et Seychelles lors de l’ouverture de l’atelier atelier de renforcement de capacité du gouvernement, des organisations d’employeurs et de travailleurs  sur la Recommandation 200 de l’Organisation internationale du Travail ou OIT. Les entreprises affaiblies par l’impact de la double crise sont obligées de revoir leurs dépenses sociales. Les travailleurs obligés de gérer au mieux leurs revenus réduits face au coût de la vie sont confrontés dans une grande majorité à une logique de survie avec la quasi-impossibilité d’assurer les coûts de santé et de la protection sociale de leurs familles. Ces enjeux ont incité le BIT à appuyer Madagascar dans l’élaboration d’un plan d’action national en vue de réunir tous les moyens disponibles dans le monde du travail pour une efficace lutte contre le Vih-sida en milieu de travail.

Fruit d’un consensus

L’OIT propose de ce fait la recommandation 200 ou le R200. La Recommandation 200 fournit des orientations sur la voie à suivre pour que Madagascar se conforme au standard international dans ses actions de lutte contre le VIH et le sida en milieu du travail. Au niveau mondial, la Recommandation 200 est le fruit d’un consensus entre les gouvernements, les employeurs, les travailleurs et les personnes vivant avec le VIH. « Il faut mettre un outil très fort, intégré pour pouvoir faire face aux conséquences multisectoriel du VIH-sida. Adoptée durant la conférence internationale de 2010, la R200 constitue le seul instrument international et un document d’engagement. Elle servira également de cadre d’orientation pour renforcer la synergie des actions », précise Faraha Razafiarisoa, spécialiste en VIH-sida en milieu de travail en Afrique centrale et dans l’Océan Indien au sein de l’OIT.

Recueillis par M. S.