Tout le monde attendait avec impatience l’annonce officielle relative au quota présidentiel dans la formation du futur sénat mais il faut aussi reconnaître que Hery Rajaonarimampianina s’est fait attendre. Pour cause, la victoire écrasante du parti d’Etat lors des élections sénatoriales pour l’obtention de 42 sièges du Palais de Verre permettait déjà le contrôle de cette institution. Fin au suspens, les noms des 21 sénateurs restant ont été dévoilés lundi soir et les personnes retenues ont plus ou moins provoquées la déception de certains, dont l’opposante Lalatiana Ravololomanana. Cette conseillère municipale dénonce le fait que les identités des sénateurs issus du quota présidentiel sont contradictoires avec la volonté de la Présidence de s’ouvrir aux autres partis pour assurer la stabilité. Pourquoi ? Parce que ces personnalités issues du Mdm, du Mfm, de l’Arema ou encore du Leader Fanilo sont tous catalogués, connus et reconnus pour retourner leur veste selon les intérêts en jeu. Maintenant, quoiqu’ils puissent dire ou justifier, ces nouveaux sénateurs ont été choisis pour soutenir le régime Rajaonarimampianina jusqu’en 2018 et au-delà. Lalatiana Ravololomanana a été catégorique en soulignant que les membres de ce quota présidentiel, et plus largement du futur Sénat seront juste les complices des tenants du pouvoir dans la dilapidation des richesses et l’appauvrissement de la population. Bref, il est maintenant difficile de prouver que ceci est tout simplement un pacte avec le diable.

Tourner en rond  

Plus de 90% de la population vivent dans la pauvreté et c’est un fait. Ainsi, les tenants du pouvoir doivent cesser de toujours accuser leurs prédécesseurs comme étant la source de tous les problèmes pour la simple raison que cela ne sert à rien dans la recherche de solutions concrètes et durables pour le pays. Mais jusqu’ici, deux ans après l’investiture de l’actuel Président de la République, la situation aux quatre coins de la Grande Ile s’empire de jour en jour parce que les tenants du pouvoir s’attardent et se concentrent surtout ailleurs, dont la domination totale de l’échiquier politique. Dans ce dessein typique à une mise en place d’un régime dictatorial, le chef de l’Etat a déjà eu recours au service des trois Premiers Ministres, le parti d’Etat a réussi à obtenir la majorité lors des élections du 31 juillet et du 29 décembre mais entre temps, Madagascar est devenu le pays le plus corrompu d’Afrique. La situation du pays est plus qu’alarmante et cela ne risque pas de changer de sitôt dans la mesure où on ne fait que tourner en rond. Actuellement, deux ministres ont été nommés sénateurs et cela implique notamment un changement dans l’actuel gouvernement et un nouveau départ à zéro dans les ministères concernés. Par ailleurs, les autres comme les sénateurs souhaitent juste avoir une place dans le régime actuel comme l’a souligné Lalatiana Ravololomanana et en sachant cela, Hery Rajaonarimampianina peut facilement les amadouer pour assurer sa stabilité. Au final, la situation du pays ne change pas concrètement et ce n’est pas réellement la mise en place du Sénat qui va y changer quoi que ce soit.

Laza Marovola