Malgré le fait que plusieurs organisations ou associations de lutte contre la corruption s’efforcent d’instaurer dans la Grande île une transparence totale et une gouvernance sans trafic d’influence, les analystes et acteurs politiques constatent toujours l’existence flagrante de ce fléau, et anticipent également les éventuelles conséquences néfastes pour le régime. En attendant le président de la République  décider de la nomination de ses sénateurs, certaines personnalités se sont déjà exprimées sur cette longue hésitation à choisir parmi la pile de candidatures. Et même si le chef de l’Etat a opté pour des prétendants issus de plusieurs partis politiques, les observateurs ont quand même le doute sur l’intégrité de ces nommés. Pour l’analyste politique et non moins ancien membre du congrès de la transition (CT), Gérard Ramamimampionona, « cette longue attente en dit beaucoup. Certes, il faudrait choisir ceux qui pourraient être facilement manipulables, d’autant plus que le nombre des candidats atteint plusieurs centaines, et que le décideur a eu l’embarras du choix. »

Vente au plus offrant

Quant à la conseillère municipale auprès de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), Lalatiana Ravololomanana, elle a soulevé le sujet sur l’opposition qui, selon ses observations, n’est pas épargné par la corruption. Et en tant que première à s’être déclarée opposant depuis l’instauration de la quatrième République, elle a affirmé que « je n’approuve pas une opposition qui se vend au plus offrant. » Une chose qui pourrait se produire, d’autant plus que l’Assemblée nationale n’a toujours pas son vice-président chef de l’opposition, et le Sénat serait majoritairement composé de pro-régime. Le contre-pouvoir ne peut tenir lorsque  les ‘mallettes obligent’.

Vahatra Ny Aina