Hier encore, des centaines de marchands de rues s’étaient regroupées pour tenir une manifestation devant l’Hôtel de Ville en accusant leur expulsion par la Commune Urbaine d’Antananarivo et en revendiquant une solution de la part de celle-ci. Sifflets et banderoles ont égayé ce soulèvement populaire engendré par des décisions injustes des dirigeants actuels de la Mairie de la Ville des Milles. Depuis quelques semaines, cette dernière a mené la chasse aux marchands de rues d’Analakely et de la Petite Vitesse dans le cadre de l’assainissement de la Capitale. Mais à cause de cette opération, plusieurs centaines de personnes ont perdu leur seule source de revenu financière pour la simple raison que ceux qui ont décidé de les dégager ne proposent même pas de solution. Concrètement, les marchands de rues demandent à être replacés dans les plus brefs délais et c’est là tout le problème. Hier, le premier adjoint au maire a enfoncé le clou en insinuant que ce n’est pas à la Commune de s’occuper du replacement de ces centaines de marchands de rues. Pour ce responsable de la Cua, ce serait donc aux marchands de se débrouiller pour trouver une place ailleurs tant qu’ils ne gêneront pas la circulation dans le centre ville.

Tentatives de déstabilisation ?

Depuis que la Commune Urbaine d’Antananarivo a été sous la coupe de la première femme élue maire de la Ville des Milles, des groupes de citoyens n’ont cessé de se manifester pour faire comprendre leur mécontentement par rapport aux décisions de celle-ci. Ce n’est pas la première fois que la Commune est sous les projecteurs et ce n’est sans doute pas encore la dernière fois. Hier, elle a encore prouvé qu’elle sait très bien manœuvrer pour fuir ses responsabilités. Concernant les ordures, la Cua n’a rien voulu entendre et Lalao Ravalomanana en personne a même snobé une convocation de la Primature en vue de trouver une solution. Ainsi, lors de la manifestation de la veille, c’est le premier adjoint au maire qui a défendu les couleurs en se lavant les mains par rapport aux revendications des marchands de rues. Une partie de la population commence donc à se rebeller et à se regrouper sans avoir d’autorisation pour s’exprimer et exprimer leur mécontentement. Pourtant, les dizaines d’éléments des forces de l’ordre n’osent pas tirer la moindre cartouche de lacrymogène. Cette inertie face à ces centaines de citoyens laissent perplexe mais on peut se permettre de penser que les forces craignent d’être rapidement débordés. Ainsi, on pourrait donc même croire que les dirigeants de la Cua poussent volontairement une partie de la population en toute connaissance de cause. Lorsque l’époux de dame la maire était encore assis à cette place, cela a fini par un soulèvement populaire.

Laza Marovola