L’arrivée d’une dizaine de militaires américains sur le sol malgache depuis le 10 février dernier a créée la polémique au sein de la population. L’information s’est éparpillé comme une trainée de poudre et la suspicion d’une invasion de commandos afin de soutenir le régime contre d’éventuels coups d’état s’est vite propagée. Mais d’autres voix parlent de soutien tactique pour la mise en place effective de Marc Ravalomanana au cas où le coup d’état réussirait. En d’autres langages, on a mis en place une stratégie destinée à couper l’herbe sous les pieds des organisateurs du putsch et ces derniers seront les … dindons de la farce. Bref, des histoires hautement politique telles qu’on les a lues dans les romans d’espionnage mais qui ont bel et bien existé dans les républiques bananières  des Amériques centrale et latine ainsi qu’en Afrique et en Asie dans les années 50, 60 et 70. Et même en 90, on se rappelle du fiasco de l’invasion de la Somalie par les Marines de l’armée américaine.

Hier, l’ambassade des Etats-Unis a démenti indirectement cette rumeur en diffusant par communiqué de presse que ses invités ne sont autres que « les 17 boursiers Capstone dirigés par l’amiral Johnson visitant Madagascar du 10 au 12 Février. Ils viennent d’être nommés au titre de général de brigade et sont formés pour occuper des postes conjoints, interinstitutionnels, intergouvernementaux et multinationaux de haut niveau. Ils sont ici dans le cadre de leurs études sur le terrain pour avoir une meilleure compréhension de la défense, de la sécurité et des questions politiques auxquelles sont confrontés les pays partenaires des Etats-Unis ».

Maintien de la paix

Pendant leur séjour à Antananarivo, les boursiers Capstone vont rencontrer et avoir des échanges d’idées avec les autorités militaires et civiles malgaches, y compris des officiers militaires engagés dans la défense nationale et la sécurité, la gendarmerie nationale et des fonctionnaires des Affaires étrangères. Ils rendront visite au bataillon malgache de maintien de la paix et verront comment Madagascar peut contribuer à l’avenir aux efforts de maintien de la paix de l’Union africaine et des Nations Unies. Ils rencontreront également des généraux et amiraux malgaches qui viennent d’être nommés et passeront du temps avec les anciens du Centre africain d’études stratégiques, un programme du Département de la Défense américaine  offert  aux partenaires africains des Etats-Unis. Le tout sera suivi d’une variété de séminaires, de conférences et d’autres programmes académiques qui favorisent la bonne gouvernance et les valeurs démocratiques.

En tout cas, la coïncidence entre l’arrivée de ces militaires américains, la visite à plusieurs reprises de l’Ambassadeur des Etats-Unis à Faravohitra et les rumeurs insistantes de coup d’état, parait bizarre aux yeux des observateurs à Madagascar. Seulement, on sait qu’en politique, elle n’existe pratiquement pas.

J.L.R – Dominique Val