Les Chinois sont au nombre de 1 milliard 370 millions dans le monde aujourd’hui, soit 100 millions de plus que les Indiens ou 1 milliard de plus que les Américains. Si on veut être plus proche de nous, de par notre relation qui date de deux à trois siècles, ces Chinois sont 21 fois plus nombreux que les Français, 8 fois plus nombreux que les Nigérians – Nigéria est le premier pays d’Afrique le plus peuplé de la planète avec 187 millions d’habitants -, et 15 fois plus que les Egyptiens. Il n’y a pas ainsi un pays au monde où on ne voit pas un chinois, même au sein de l’Etat islamique et du coup, on se rappelle d’une chanson en langue mandarin lancée sur l’internet qui fait appel aux chinois musulman de rejoindre le djihad en Syrie et en Irak. On ne sait pas si cela a fait son effet mais en tout cas, on sait qu’au mois de mai dernier, 39 personnes ont été condamnées par la Cour suprême de la région autonome ouïgoure de Xinjiang pour appel au djihad. Pour la parenthèse, on sait que ceux de notre pays qui ont été tentés par cette aventure … mortelle,  passent par les Comores ou le Kenya mais il y a un grand risque de finir chez les shebabs somaliens pour ce dernier circuit.

Pour Madagascar, la première vague de chinois était arrivée avec les colons français, enfin presque, et fêtera bientôt donc leur 120 ans d’existence dans le pays. S’ils ont commencé comme ouvrier dans la construction des chemins de fer dans l’île, notamment l’axe Antananarivo – Toamasina, la génération suivante opérait la plupart dans le commerce. Ces vingt dernières années, d’autres arrivées innombrables ont été enregistrées mais dans un premier temps, leur secteur d’activité reste le même. Non seulement, il est difficile de les retenir tous dans leur pays d’origine, vu leur nombre mais les Chinois ont aussi besoin d’être présents partout d’autant qu’ils ont besoin de montrer leur savoir-faire ainsi que leurs avancées technologiques. D’un autre côté, le monde est en perpétuelle évolution d’où l’essor économique de quelques pays qui sont devenus ce qu’on appelle communément, des « pays émergents ». Leur nombre apparait comme insuffisant pour des chinois avides d’espace commercial et de zone d’influence économique. Il est ainsi bon de soutenir la population des pays pauvres et endettés pour en faire des consommateurs de leurs produits. C’est normal alors de voir tout un quartier transformé en « Chinatowm », le cas de Behoririka, et de constater la ruée des vers l’apprentissage de la langue chinoise. Pour les jeunes diplômés ou non, les boutiques en tout genre tenus par des chinois ou vendant des articles en provenance de l’Empire du Milieu créent des emplois, certes précaires et dotés de salaire de misère, mais c’est déjà mieux que rien du tout. Mais la présence chinoise à Madagascar se manifeste aussi par la construction d’infrastructures hors norme telles le Palais des enfants pionniers à Toamasina qui est actuellement dans un état lamentable, le Centre de conférences international d’Ivato, et entre autres, le Palais des sports et de la culture à Mahamasina.
Avec la fin de la politique de l’enfant unique en Chine, la planète terre devrait s’attendre donc à un … boom de la naissance, par conséquent une évolution rapide de la démographie de l’Empire Céleste. Et c’est bien le cas de le dire puisque les Chinois ont subi trop longtemps cette restriction que, comme les Malgaches aussi, ils vont s’y mettre de bon cœur. Ainsi, les litiges fonciers, tels le cas de Mahajanga (voir article par ailleurs), vont se multiplier, de même que les quartiers occupés exclusivement par les ressortissants de ce pays à Madagascar. D’un autre côté, l’administration publique devient de plus en plus faible puisque la gangrène appelée « corruption » attaque de plus en plus fortement les organes vitaux de l’Etat. Logique alors si la population mais aussi des établissements commerciaux appartenant à des nationaux se retrouvent, du jour au lendemain, dans la rue sans que les autorités locales et centrales ne daignent jeter un œil sur ces drames. En tout cas, ces dernières n’ont jamais pensé à défendre l’intérêt général, et encore moins, la souveraineté de ce pays. A cette allure, les Malgaches vont tous se trouver dans l’extrême-sud de l’île, précisément sur les dunes du Faux-Cap. Et ce sera pour bientôt !

Jean Luc RAHAGA