Après les employés à courte durée, c’est maintenant le tour des contractuels de se voir prochainement remis à leurs familles. Effectivement, aucun contrat n’a fait l’objet de renouvellement depuis le début de l’année et voilà qu’une note de service enjoint tous les agents de remplir une fiche de renseignement. Les dirigeants de la Cua semblent avoir oublié que  tous les dossiers du personnel se trouvent à la direction de la gestion des ressources humaines et pour les syndicats, il s’agit tout simplement de la préparation à un renvoi massif des contractuels.

Dans cette note de service signée par le deuxième adjoint au maire, que les mauvaises langues de la Cua font porter un surnom très méchant, il est spécifié que les agents contractuels qui ne rempliront pas une fiche de renseignement accompagnant la note en question, sont considérés comme … « démissionnaires d’office ». Apparemment, l’ancien chef de région d’Atsinanana, du temps de Marc Ravalomanana et de surcroît, administrateur civil, n’a rien à f… de la loi régissant les ressources humaines à Madagascar, et pire, gère une institution publique comme sa propre entreprise. On sait que de très nombreux employés vont porter plainte contre ce genre d’abus, d’ailleurs, ces derniers sont très échaudés par l’indemnité de 550 millions d’ariary obtenue par une ancienne employée de la société Ambatovy ! Mais beaucoup se rappellent aussi de cet énergumène qui a fait porter le déshonneur à Lalao Ravalomanana en évoquant que le Pds d’Antananarivo a déjà été notifié pour faire la passation. Toute honte bue, Madame le Maire ainsi que son mari ont dû rebrousser chemin ce jour-là ! Et voilà que l’homme récidive en faisant valoir qu’il est le détenteur du pouvoir de mettre à la porte tout contractuel qui ne remplit la fiche en question. Et justement c’est là aussi que le bât blesse parce que ce genre de paperasse ainsi que le certificat de résidence, la copie certifiée de la carte d’identité nationale, et l’original du contrat de travail – ce sont les documents exigés pour accompagner la fiche de renouvellement des informations en question – sont bel et bien entre les mains de la direction de la gestion des ressources humaines de l’institution. Il suffit ainsi pour ce deuxième adjoint au maire d’envoyer une lettre à cette direction pour avoir satisfaction. Apparemment, Julien Andriamorasata n’est pas assez intelligent pour saisir ce qu’est une machine … administrative et préfère prendre le chemin le plus long pour arriver au même résultat. Encore une fois, c’est Lalao Ravalomanana qu’on pointe du doigt mais de toute façon, le maire est tout à fait responsable en voulant travailler avec des gens qui mettent un certain temps à comprendre les choses, selon les observateurs.

Vers un affrontement direct
En tout cas, le bras de fer entre les syndicats des employés de la Commune urbaine d’Antananarivo, ainsi que les employés même, d’un côté, et l’équipe dirigée par le maire Lalao Ravalomanana, de l’autre, risque de s’aggraver à partir de ce jour puisque les deux parties campent sur leurs positions respectives. Les employés persistent et signent qu’ils refusent  de quitter la Cua, et même exigent leur reclassement en tant que contractuels puisque beaucoup ont déjà travaillé au sein de l’institution depuis plusieurs années. Et puis attendu à la télévision, le secrétaire général de la commune, Heriniaina Razafimahefa,  a fait savoir qu’un renouvèlement de contrat n’est pas envisageable : « On est déjà assez bon de leur avoir donné 3 mois de plus », a-t-il déclaré. Le responsable de la communication de la municipalité, Esther Rakotoarimanana a également évoqué que la Cua compte actuellement 3 300 employés avec un salaire total pouvant atteindre les 1,5 milliard d’Ariary par mois. Une information qui sous-entend que les quelque 200 employés à mettre à la porte ne représentent qu’une infime partie du personnel de la commune.
Pourtant, cette situation représente un danger réel pour la continuité des travaux de développement de la ville puisque les employés à courte durée ne sont pas l’unique groupe qui a un compte à régler avec les actuels dirigeants de la Cua. D’abord, les conseillers municipaux issus d’autres partis à part le Tim, dénoncent sévèrement une mode de gestion anormale, chaotique et catastrophique au sein de la commune. Puis des employés qualifiés se sentent humiliés à cause du non- respect de leurs compétences par les dirigeants Tim alors que ces derniers n’ont jamais montré leurs diplômes réels. Mais de toute façon, beaucoup estiment qu’ils ont passé très peu de temps sur les bancs des écoles – notamment secondaires – vu leur mode de gouvernance !  Enfin, les marchands ambulants et les usagers de la route qui ont un besoin vital de circuler mais aussi de se garer, sont extrêmement déçus par cette incapacité trop flagrante de cette équipe.
Pour en revenir à cette nouvelle fiche citée supra, on sait qu’aucun renouvellement de contrat pour les contractuels – eux aussi donc, sauf bien sûr pour quelques lèche-bottes du Tim – n’a été fait depuis le début de l’année alors que pour  la plupart, le contrat en question a pris fin au mois de décembre dernier. En somme, on n’arrête pas de chercher la petite bête au sein de cette institution alors que des meutes de chiens errants sont signalées  partout dans la ville. Assurément, ces dirigeants de la Cua vont encore jeter à d’autres cette responsabilité. Qui sait peut-être au ministère de l’Environnement et de l’écologie?

Dominique Val – Luc Matthieu