Donner une autorisation d’exportation de bois de rose alors que le pays a demandé à inscrire ces bois précieux dans la liste de la Cites est une insulte pour cette organisation. Depuis des années, les barrons du bois de rose, protégés en haut lieu, continuent de faire leurs business en toute quiétude. Mais l’insulte à l’endroit de la Cites risque de coûter cher à ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette affaire. La justice hongkongaise n’a pas lâché Wong Wee Keong. La principale raison : le non respect des engagements vis-à-vis de la Cites. L’affaire risque de faire une tâche d’huile. Les personnes liées à cette affaire seront surement épinglées.

La société de Wong Wee Keong ne se contente pas d’envahir notre marché de leurs produits, mais exporte aussi les richesses de la Grande île, dont les bois de rose avec, évidemment, la complice des personnes en haut lieu. En 2014, une cargaison de la société était interceptée à Singapour avec 30 000 rondins. La saisie de cette cargaison de bois de rose, d’une valeur d’environ 50 millions Usd, était la plus importante jamais enregistrée. Wong Wee Keong, 54 ans, et sa société Kong Hoo sont traduits en justice pour importation illégale de bois de rose de Madagascar. Ils sont relâchés par Jasvender Kaur, juge du district de Singapour. Jasvender Kaur annonce que ces bois précieux n’étaient qu’en transit à Singapour et que le lieu de destination était Hong Kong. En plus, l’avocat de la défense a montré des dossiers d’autorisation de l’Etat malgache.

Mais les choses n’étaient pas si faciles. La Cites est indignée de cette situation. L’Environmental Investigation Agency crie au scandale. La communauté internationale met sa pression discrètement, mais surement. Le parquet a fait appel contre la décision du juge de district Kaur. En cassation, le commissaire judiciaire Kee Oon a ordonné vendredi dernier le renvoi de l’affaire à la Cour pour le procès qui aura lieu en mars.