« Ce sont des dirigeants menteurs et irresponsables qui prennent la population de  Behenjy pour des canards sauvages », ont déclaré les habitants de cette commune qui réfutent dans sa totalité la déclaration des responsables étatiques. Il s’agit évidemment du ministre de l’Energie, Horace Gatien, et du directeur général de la Jirama, Nestor Razafindroriaka qui ont été entendus par la population de Behenjy – à 30 km au sud de la Capitale en prenant la route nationale numéro 7 – vendredi dernier, et d’où leur réaction. Ces derniers ont déclaré que les 52 groupes électrogènes d’Antananandrano vont être déplacés à 5 km de cette petite ville alors qu’en réalité, elles se trouvent actuellement à moins d’un kilomètre et pire, sur un endroit surplombant le centre-ville.

Attractions principales

Il n’y a pas si longtemps, l’essai organisé à partir de 3 groupes électrogènes a fait trembler tous les quartiers de Behenjy jusqu’à des kilomètres à la ronde et a fait fuir tous les oies et canards. Les bruits émanant de ces gros engins ont complètement perturbé l’élevage, principale source de revenus des habitants et rappelons que cette localité est la capitale du foie gras à Madagascar, qui plus est un produit qualifié « bio » et par conséquent, reconnu au niveau international. Ces dernières années, le foie gras de Behenjy figure parmi les rares attractions principales de la route vers le sud de Madagascar et aucun touriste  ne voudrait rater la pause offerte sur ce lieu.

Avec l’installation de ces grosses machines, la mort du foie gras de Behenjy est annoncée puisque les canards ne survivront ni au bruit, ni aux fumées qui se dégageront de ces engins. Effectivement, ces groupes électrogènes reformés et d’occasion font de bruit énorme, d’où la campagne d’informations des habitants d’Antanandrano, dans le Vème arrondissement de la Capitale, il y a quelques mois. Et d’où aussi la décision présidentielle de les délocaliser vers d’autres endroits plus paisibles mais apparemment, ni le ministre Horace Gatien, ni le Dg de la Jirama Nestor Razafindroriaka, ne l’ont pas compris. Ces derniers ont choisi la solution de facilité de sacrifier deux secteurs d’activités en plein essor, l’élevage et le tourisme durable.

Mais on sait que les habitants de Behenjy ne vont pas se laisser faire et compte empêcher l’installation ainsi que le démarrage de ces machines. Une forte délégation de la population va ainsi monter dans la Capitale et exigera une audience auprès du Président de la république tout en essayant de sensibiliser l’opinion publique.

J.L.R