La recrudescence rapide des acheteurs illicites d’or dans les rues d’Analakely est étroitement liée à un réseau mafieux de blanchiment d’argent à l’échelle internationale. Le Samifin a précisé que les enjeux sur les devises au cœur du commerce international sont la source de divers trafics illicites. Pour éviter d’utiliser la voie de la domiciliation bancaire, facilement traçable, certains opérateurs utilisent directement des espèces en devises. « L’objectif est simple, pratiquer une fausse déclaration en douanes quand les marchandises arrivent à Madagascar ». Ceci n’est pas difficile à réaliser vue, l’ampleur de la corruption dans tous les échelons administratifs. Pour ce faire, les opérateurs collectent de la poudre d’or chez les particuliers, ou des vieux bijoux afin de les changer en lingot. Ensuite, ces mêmes opérateurs utilisent des passeurs comme des personnels navigants ou des pèlerins pour sortir les marchandises du territoire national vers l’aéroport de Nairobi. Là-bas des personnes venant de Botswana les récupèrent pour s’envoler vers Dubaï où des bijoutiers sont directement preneurs.

Infime mesure de sécurité

Même cas dans le trafic de devises dans lequel les opérateurs dans ce secteur utilisent le service des collecteurs de devises à Analakely Tsaralalàna, Antsahavola, et Ivato, pour les revendre ensuite aux importateurs. Les devises collectées peuvent également être transportées par des pèlerins pour acheter des produits à l’étranger. Cette pratique amplifie le phénomène d’insécurité puisque la demande de vieux bijoux en or et de devises s’accroit ce qui encourage les bandits à s’attaquer aux particuliers ainsi qu’aux étrangers résidents et aux touristes. Puisque toutes ces informations ont été divulguées par le Samifin, les autorités compétentes doivent être déjà au courant mais les mesures prises pour stopper ce phénomène restent très infimes.

Dominique Val