La plupart des paysans malagasy pratique l’élevage de poulet gasy de façon traditionnelle depuis des décennies. C’est une activité qui concerne au moins 67% de la population de Madagascar. Elevage plutôt biologique, les poulets gasy sont très demandés, surtout en période festive. Le prix du poulet varie entre 15 000  à 20 000 ariary. Le kilo de viande de poulet gasy se vend sur le marché à 12 000 ariary tandis que l’œuf, difficilement à trouver sur le marché varie entre 1 000 à 1 500 ariary.  Avec un peu de professionnalisme, la filière pourra être un pilier de développement.

En seulement trois  ans, le nombre de cheptel de Tsara akoho gasy a augmenté de 10 à des centaines. « A part les 200 commandes de poulet gasy par semaine, que nous produisons, nous avons actuellement une demande de 1 000 poulets alors qu’il y a trois ans, nous n’avons que 10  têtes de poulet » a annoncé Haba, gérante de Tsara akoho gasy. L’offre n’arrive pas à suivre la demande. « Il faut cependant être professionnel  dans la conduite de l’élevage. Nous avons suivi une formation au Mpe ou malagasy professionnel de l’élevage » souligne notre interlocutrice. L’adoption de la technique améliorée d’élevage de poulet gasy nécessite un investissement.  « Les éleveurs ne  considèrent pas souvent l’aviculture comme principale activité surtout pour les élevages de poulet gasy, mais comme une activité secondaire. Pourtant, en se professionnalisant, ils gagneront beaucoup plus » explique Haba. D’après la gérante de Tsara akoho gasy, ses dépenses dans son élevage de poulet s’élève à près d’un million d’ariary par mois.  Ne voulant pas dévoiler ses revenus mensuelles « Les gains sont supérieur à 100% » dit simplement la gérante de Tsara akoho gasy.

Tsara  akoho gasy entreprend des activités  de sensibilisation et de formation pour promouvoir la filière  et augmenter l’offre. « Nous encadrons les paysans dans leur conduite d’élevage. Nous donnons des vaccins gratuitement. L’objectif est bien sûr d’augmenter l’offre mais aussi de limiter les risques liées aux maladies » annonce Haba.

Rentabilité

-Une poule élevée suivant des techniques modernes couve 6 à 7 fois en une année. Celle élevée à la traditionnelle ne couve que trois fois.

-Une poule pond 12 à 20 œufs par couvée et sont éclos souvent à 100%

-Dans les conditions optimales, presque la totalité des poussins atteignent 6 mois

-Les poulets gasy de 6 mois  atteignent environ 2 kg et se vendent à 10 000 à 12 000 Ar le kilo. Dès leur naissance jusqu’à  6 mois, un poulet ingurgite en moyenne 10 kg de nourriture (provende, vers de terre, verdure,…)

Quelques conduites à suivre

Pour les poulaillers, l’endroit doit être  calme et sec de préférence sous les arbres afin de limiter les effets de la chaleur. – Orienté contre les vents.  Il faut séparer  le logement des adultes de celui des jeunes (0-3 mois). Il faut aussi construire une poussinière à côté du poulailler principal.

Concernant l’aménagement local, le sol doit être dur, damé et recouvert d’une litière (balle de riz, écorces d’arachides, copeaux de bois). Pour les nids, il faut les décaler par rapport à la porte d’entrée et contre le jour afin de procurer une bonne ambiance aux couveuses. L’éleveur doit   prévoir 1 nid par poule adulte.  La forme et la disposition des nids sont variables. Les dimensions à respecter : largeur 30 cm, longueur 30 cm, profondeur 40 cm, ouverture 25 cm. – Tapisser les nids d’une litière.

Concernant le bac de poudrage, il doit être de même dimension que le nid, contenant de cendre et du produit antiparasitaire, disposé à l’extérieur en saison sèche et à l’intérieur en saison de pluie.

Les mangeoires peuvent être fabriquées avec des matériaux locaux. Pour les abreuvoirs, ils sont   placés de préférence à l’extérieur du poulailler à l’ombre. Il faut changer  l’eau tous les jours ou deux fois par jour

Les perchoirs  sont obligatoirement de section rectangulaire et en bois – A placer à l’intérieur du poulailler – Longueur de 1 m pour 10 animaux – Situés à 90 cm du sol.

Pour l’alimentation, l’éleveur doit veiller à un équilibre dans la mesure du possible, des rations des poussins. Les aliments seront broyés. Il doit veiller à l’apport protéinique par des poudres de poisson, des vers de terre ou termites. Si les céréales sont insuffisantes, il peut utiliser en compléments les tubercules (manioc, patate douce). La distribution se fait tôt le matin à l’ouverture du poulailler, début d’après midi et en fin d’après-midi à la fermeture du poulailler.

Pour la reproduction, le ratio par sexe 1 coq pour 10 poules reproductrices.

L’éleveur ne doit pas négliger le déparasitage. Les produits les plus utilisés par la désinfection sont le  Virkon, Virunet, Virocid à la dilution 1 :200 de travail. Pour le crésyl dilué à 4%, il est utilisé pour nettoyer les murs, le sol, les nids, les perchoirs, les abreuvoirs, les mangeoires. Après le retrait de la litière faire sortir les abreuvoirs et mangeoires en présence des animaux. – Fermer le poulailler 20 à 30 minutes en pulvérisation.

Le bac de poudrage, insecticide, acaricide, Karbalap sont les produits les plus utilisés pour la désinsectisation.

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