La course vers le Palais de Mahazoarivo est déjà lancée depuis des mois déjà et des noms circulent ici et là comme si ces derniers sont les favoris d’un quelconque sondage ou ils sont cités parce que la population les réclament. C’est très loin d’être le cas et pire, on sait que certains candidats paient chers pour que leur nom soit évoqués dans les médias. Une campagne médiatique est même conçue où des articles et reportages sont programmés. L’objectif est de montrer aux « valala be mandry » que telle personnalité a réussi et que bien sûr, il pourrait apporter ses expériences pour le développement du pays. Pour d’autres, on est allé beaucoup plus loin puisqu’on a fait réunir des jeunes et des seniors pour tenir une conférence de presse. Dans ce cas, le nom du candidat est répété au moins une centaine de fois et chaque orateur vante ses mérites. Mais on avance aussi sa région d’origine comme étant une garantie indéniable de sa … nationalité ! Evidemment, si elle est double, personne n’ira le clamer haut et fort et on ne le saura que trop tard. Par contre, on regarde tous ces mouvements d’un œil amusé du côté du Palais présidentiel et de son cabinet.

Depuis ces quelques mois où on a véhiculé que la place du premier ministre serait à prendre, quelques noms ont été mis en exergue : il y a par exemple celui de Paraina Auguste, l’ambassadeur de Madagascar au Sénégal et ce dernier serait déjà à Antananarivo.

Expert-comptable

Natif du sud-est de la Grande île, tout comme l’actuel premier ministre Jean Ravelonarivo, il serait donc le parfait remplaçant aux yeux des originaires de cette région. Seulement, le bon côté du choix s’arrête là et Madagascar est jusqu’ici composé de 18 ethnies, si ce n’est pas déjà plus que ce nombre maintenant, 6 provinces et de 22 régions.

Mais le nom d’Erick Rajaonary aussi est souvent évoqué, et bizarrement, d’une manière trop insistante même. Pour certains observateurs, une campagne média a été menée puisque l’homme n’est connu de personne dans le monde politique. En réalité, c’est un opérateur économique œuvrant surtout dans les engrais à base d’excréments de chauves-souris avec sa société dénommée « Guanomad » ! Né à Paris, c’est un expert-comptable qui ces derniers temps, a monté diverses associations ayant tenu quelques conférences de presse et visite de supports média dont la teneur est resté invariable : « l’homme qu’il faut » et il est originaire du pays des Betsileo ! Apparemment, ces émissaires ont oublié que lorsqu’un opérateur économique arrive à ce niveau de la politique, il aura comme objectif de ruiner ses concurrents et de ne favoriser que ses affaires. Il n’y a pas encore si longtemps, le même genre d’homme se trouvait à la tête de l’Etat et la plupart du « business », c’est lui et sa femme qui l’ont fait si d’autres ont été obligés de fuir même le pays. En tout cas, personne ne veut plus vivre les années cauchemar entre 2002 à 2009, ni de voir des grosses machines à sous tenir les leviers de l’économie et de la politique à Madagascar.

Ariane Valéry