Un élève sous-officier a subi de la torture de la part de son supérieur au grade de lieutenant après avoir  été  accusé de vol sans pouvoir bénéficier du droit de présomption d’innocence. Le jeune homme a reçu plusieurs coups avec un objet sur le dos, ce qui a laissé plusieurs  cicatrices. Ce geste déplacé serait une pratique courante mais rares sont les victimes qui osent dénoncer aux autorités compétentes par peur de répressions sévères de la part de l’agresseur.

L’Observatoire malgache des droits de l’homme et de liberté  (Omdhl) a porté plainte contre cet acte qui s’est déroulé dans un camp militaire et l’affaire a été présenté au juge. Seulement,  le lieutenant tortionnaire ne s’est jamais présenté à aucune des convocations. Selon Rakotoniriana Andriamanana, président nationale de l’Omdhl, « le non-respect du droit de l’homme à Madagascar est constaté et nous sommes prêts pour le rétablir. Nous encourageons les malgaches à se défendre en prenant connaissance de leurs droits ».  A Madagascar, bénéficier ce plein droit demeure une utopie puisque la justice n’est pas encore libre pour appliquer stricto sensu la loi.
D’ailleurs, la torture est répréhensible quel que soit l’auteur. Selon une publication de l’Ong Action des chrétiens pour l’abolition des tortures (Acat) en France sur la situation de torture à Madagascar,  « il n’existe pas de mécanisme efficace et indépendant permettant d’enquêter systématiquement sur les allégations de mauvais traitements ou de tortures perpétrées par les représentants de l’État. Dès lors, les délits imputables aux forces de l’ordre font très rarement l’objet d’enquêtes ». En un mot, les membres des forces de l’ordre sont sûrs de leur impunité totale. Conformément à la loi, les victimes peuvent déposer plainte auprès du tribunal compétent. Mais en réalité, elles le font rarement et ne sont pas informées de leurs droits en raison de la complexité des procédures pour les simples citoyens.

St Jacques Marino