Très mauvaise nouvelle pour l’Irak mais aussi pour la Lybie : les djihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant occupent la moitié de ce pays mais aussi une partie de l’est de la Syrie, et surtout, ils sont à la porte de Bagdad ! Et de l’autre côté de la Méditerranée, le chaos s’est installé durablement, quoiqu’on dise, en Lybie ! Après la chute de Saddam Hussein et du Colonel Mouammar el Khadafi, chute voulue, encouragée (c’est le terme diplomatique) et financée par des puissances occidentales, voilà le résultat. Heureusement pour l’Egypte que les militaires ont pris le destin du pays en main. Si nous parlons de ces pays ce jour, c’est qu’on ne peut simplement fermer les yeux sur ces manigances (terme des livres d’espionnage des années 70 et 80), manœuvres, et agissements qui se jouent derrière le dos du peuple.  Car des manigances, manœuvres, et agissements se jouent actuellement derrière le dos du peuple malgache.

Mais revenons sur le cas de l’Irak où la population de Bagdad a été appelée à … prendre les armes pour stopper l’avancée des djihadistes. Voilà un retournement de situation qui n’a jamais été prévu par « la mise en œuvre du concept de guerre préventive développé par l’administration Bush pour parer à la menace des armes de destruction massive » en 2003. Encouragé à entrer en conflit avec leurs dirigeants d’abord, le peuple irakien a été soumis à la diète suivant le programme « pétrole contre nourriture » pendant des années avant de voir son pays envahi par « la coalition menée par les États-Unis ». Cette deuxième guerre du Golfe avait plusieurs objectifs dont la capture des membres du parti Baas et de la famille de Saddam Hussein, et entre autres, la destruction des poches de soutien au terrorisme situées en Irak, allié et protecteur des terroristes d’Al-Qaïda mais qui s’avère que des suspicions selon des analystes américains. Evidemment, l’élimination de ce régime a été prévue bien avant l’attentat du 11 Septembre 2001 puisque « George Bush voulait chasser Saddam Hussein à n’importe quel prix », d’autant que le conflit  a permis de prendre le contrôle des puits de pétrole du 4ème détenteur de réserves au monde et par conséquent, de nombreuses entreprises européennes et américaines ont  pu profiter du pétrole irakien. C’est comme le cas de l’Assemblée nationale de Madagascar, l’unique vraie raison de la variabilité de la position politique d’un député est une vulgaire question de … sous, malgré la loi sur les groupes parlementaires.  Pour en revenir toujours à l’Irak, l’autre objectif économique concerne le secteur armement puisque c’était une ’occasion pour écouler les stocks et stimuler la production par une augmentation des « besoins ». Bien sûr, ils sont repartis après avoir bien dépouillé les Irakiens et ce sont « les poches de soutien à Al-Qaïda » qui sont maîtres de plus de la moitié de ce pays et se préparent à entrer à Bagdad. Réveillé de son  sommeil des justes, Barack Obama promet feu et sang mais Al-Qaïda est désormais partout : en Syrie, au Liban considéré désormais comme une terre de Djihad et où le Hezbollah est puni pour avoir donné de l’aide à Bachar El Assad, au Yémen, et bien implanté en Lybie où Tripoli est actuellement sous la coupe d’une multitude de milices salafistes et jihadistes. Ces derniers développements  démontrent  combien la « croisade » américaine en Irak fut désastreuse puisque la vision néoconservatrice, abusée par l’idéologie, s’est durablement écrasée sur les limites humaines, historiques et culturelles de l’Orient compliqué.
Pour Madagascar, il suffit de taper sur la table et de brandir les menaces, point de** retour pour l’Agoa et autres sanctions diplomatiques pour que dirigeants de ce pays se tiennent tranquilles et se font tout petit. Une suggestion de rencontre pour une consultation à New York devient du coup un ordre et tant pis pour les sinistrés du passage d’un cyclone, ils n’ont qu’à ne pas se trouver sur la trajectoire du cataclysme ! Le constat est trop simple : Madagascar dépend des aides internationales, concédées en sus,  et les Malgaches n’ont pas le droit de bénéficier de ses richesses. Ne plus se faire imposer par le diktat international devrait être le nouveau credo des dirigeants et futurs dirigeants qui devront faire attention à ce que ces mêmes scénarios et ces mêmes partitions ne se jouent pas dans notre pays !

Jean Luc RAHAGA