Maintenant que tous les membres du bureau permanent de la Chambre haute du parlement sont connus, les sénateurs de Madagascar ont mis fin à la session spéciale, hier dans la matinée. Pour les observateurs et certains acteurs politiques, l’instauration de cette institution de la République n’est qu’un simple protocole, mais l’esprit avec lequel elle devrait fonctionner n’est pas la même. En effet, la horde de personnalités issues du « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (Hvm) ne passe pas inaperçu aux yeux des analystes politiques, d’autant plus qu’au Sénat, puisqu’il s’agit d’une institution, il devrait régner une totale démocratie. Mais à propos de cette démocratie, l’acteur politique Désiré Ranaivoson, doute déjà de l’issu de toutes les affaires devant passer auprès du palais de verre à Anosy. Selon lui, « le fait que la majorité absolue des sénateurs soit Hvm, il faut s’attendre à ce que ces personnalités soient redevables soit envers le parti d’où il a été élu, soit de celui qui l’a nommé pour le poste. Un cas comme dans l’autre, le dernier mot appartiendrait toujours au Hvm. Il n’y aura pas de débat pour telle ou telle activité, mais l’ordre tombe d’en haut et ils seraient obligés de suivre. Et le plus malheureux dans tout ça, c’est que cette situation nuit à la démocratie, au sein même d’une institution censée la promouvoir. »

Deux poids, deux mesures

Certes, quelques personnalités non-Hvm sont toujours présentes dans la salle mais le fait qu’elles n’atteignent même pas le quart du nombre des sénateurs ne pourra changer grand-chose dans les décisions. « Ils ne peuvent même pas former un groupe parlementaire chacun de leur côté », rajoute Désiré Ranaivoson. Pour le moment, le nombre des personnalités pouvant former un groupe parlementaire devrait être le même que pour celui auprès de l’Assemblée nationale. Pour rappel, certains députés ont pu changer de camp une fois élu, même si les textes l’interdisent. Reste à savoir si les règles auprès du Sénat sont les mêmes. En tout cas, force est de constater que depuis, les décideurs de loi n’ont pas manqué de faire deux poids deux mesures, selon les besoins de l’Hvm.

Vahatra Ny Aina