Pour la majorité des Malgaches, avoir des enfants est comme une consécration dans la vie. « Ny anambadian-kiterahana, miteraha fito lahy fito vavy », disaient les Ntaolo et cela témoignait déjà de l’importance des enfants, voire de la descendance elle-même. De plus, quand on dit qu’un enfant est « sombin’ny aina, silaky ny aina, vahatra ny aina, vololon’ny aina », la majorité des malgaches feraient tout pour leurs petits. Evidemment, même si ce comportement est tout à fait naturel, il y a lieu de souligner que les parents espèrent en retour le « valim-babena », sorte de redevabilité dont le président de la République ne connait pas le principe. Mais on peut le laisser tranquille un instant, juste le temps de mettre en évidence le fait que tous les parents protègent jalousement et férocement leurs enfants, quoique ces derniers aient pu faire. En réalité, plusieurs familles doivent être concernées et confrontées à un ou plusieurs vilains petits canards qui n’en font qu’à leur tête. Généralement, ce sont les fils qui créent des problèmes et beaucoup ont déjà découché, fugué, combattu dans la cour du lycée ou même bien volé mais au final, ils ont toujours été défendus et notamment par leur mère. « C’est mon fils, ma bataille…Je vais tout casser si vous touchez au fruit de mes entrailles », chantaient Daniel Balavoine et jusqu’à nos jours, beaucoup de mères reprennent encore ce refrain malgré les conneries de leurs enfants. Même si vous séchez les cours pendant trois mois pour traîner sur les « bara vy » avec d’autres lascars, à faire des sons, fumer et même revendre du cannabis à certains élèves du Lycée Français ou à subtiliser leurs téléphones portables de riches. Souvent, certains en sont même arrivés à traiter leurs parents de tous les noms sous l’emprise de la colère mais finalement, même s’ils se font renvoyer du foyer à cause de tous ces mauvais comportements, leurs parents sont toujours là pour eux. Quelque part, il s’agirait d’une question d’honneur dans la mesure où les enfants portent le nom de famille de leur parent. C’est le cas du fils du président de la République, qui a déjà sali le nom de Hery Rajaonarimampianina à maintes reprises. A ce niveau, les conneries perpétrées par les enfants sont, dira-t-on, beaucoup plus graves que se battre dans la cour du lycée. Par exemple, le fils du président de la République a fait parler de lui dans l’achat du Café de la Gare, dans des affaires de bois de rose et de cristal et aurait même déjà été arrêté par la police thaïlandaise. Mais cela ne s’arrête pas puisque le fils prodige issu d’un premier mariage est impliqué dans une affaire d’escroquerie et tout récemment dans une fusillade dans une carrière située à Anjozorobe. Comme ce n’est pas le fils de n’importe qui, une intervention devait se faire et qui d’autre que celui qui fait n’importe quoi et dirige le pays n’importe comment pour le défendre, quitte à s’en mordre les lèvres plus tard. Oui, vêtu d’un polo bleu et d’une veste de fonctionnaire, le président de la République a pris le micro pour remettre tout le monde à leur place en précisant clairement que son fils n’a rien à voir avec la fusillade d’Anjozorobe. Super Papa est venu à la rescousse de Super Vilain mais il faut se rendre à l’évidence que cela ne les sortira pas d’affaire. Au contraire, si le président pense mettre un terme aux polémiques, il ne fait qu’alimenter la discussion pour avoir joué le rôle du papa poule. C’est mignon mais normalement, le fils est toujours défendu par sa mère et comme la Première Dame n’a aucun lien de sang avec ce fils là, le président de la République a été obligé de jouer la maman pour son « sombin’ny aina » qui a encore dérapé. Les parents feront vraiment tout pour protéger leurs enfants et le président de la République l’a encore prouvé en prenant la défense de son petit gros diablotin qui fera encore la une des journaux de la place.

Laza Marovola