« Longue est l’attente de l’heure », avons-nous titré hier sur cette question de changement de gouvernement qui tarde à venir. Mais l’attente semble bien profiter à différents groupements et associations venus de tous les horizons et évidemment, les intellectuels de la Province de Fianarantsoa ont aussi leur mot à dire. Ainsi, ce groupement propose à l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Président de la république, deux noms qui n’ont de cesse d’être entendus ces derniers temps. Il s’agit de l’actuel ministre de l’environnement et des forêts Beboarimisa Ralava, qui aux yeux des membres des natifs de cette province, est le mieux placé pour occuper le fauteuil de Mahazoarivo. « Ce super-ministre a osé tenir tête au réseau de trafiquants de bois de rose à Madagascar et a la côte auprès des bailleurs de fonds. Il a fait mieux que tous ceux qui sont passés avant lui dans ce département », a déclaré un membre de l’association. Effectivement, beaucoup ont constaté l’empressement suspect des américains à soutenir Beboarimisa Ralava alors que d’autres ministres issus du parti Tim – un parti politique bien épaulé par ce pays – n’ont reçu aucune aide de leur part.

Signal fort

Pour d’autres, les jeunes doivent maintenant occuper les hautes fonctions de l’administration publique et le mieux indiqué serait l’homme en question.
Mais on se rappelle aussi que les mêmes entités – enfin presque – ont aussi proposé, il n’y a pas si longtemps, un opérateur économique à ce poste de premier ministre. Certes, Erick Rajaonary part avec un gros handicap avec son métier, un capitaine d’industrie, qui n’est pas sans rappeler celui d’un ancien chef d’Etat. Arrivé au pouvoir en 2002, ce dernier a mis en lambeau le tissu économique et a tout accaparé. Pour ce groupement d’intellectuel, c’est justement là que sa force réside puisque sa présence à Mahazoarivo pourrait être un signal fort du secteur privé afin de prêter main forte à l’Etat pour redresser économiquement le pays.

Rappelons que d’après la Constitution, il faut d’abord passer par la case « Assemblée nationale », ou plus exactement, ce nid de vipères à cause de son légendaire gestion des affaires de la Nation à géométrie variable. Il faut uniquement quelques députés regroupés au sein d’une quelconque formation parlementaire pour que la candidature passe au stade supérieur, c’est-à-dire sur le bureau présidentiel. Le jeu est ainsi ouvert !

Ariane Valéry