Tous les candidats à la prochaine élection présidentielle du 8 mai prochain s’affairent actuellement pour mettre toutes les chances de leur côté et ainsi gagner la mise. En décidant de ne pas se porter candidats, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont permis de faire rêver certaines personnalités. Celles-ci manœuvrent actuellement non seulement pour bénéficier de l’investiture de l’un des deux hommes mais surtout courtisent leur base. Mais d’autres préfèrent marquer leur différence par rapport aux deux principaux protagonistes de la crise de 2009.
Roland Ratsiraka comme Pierrot Rajaonarivelo ont sans doute déjà peaufiné leur stratégie de conquête de l’électorat. Le premier, pourtant silencieux depuis quelques mois, est sorti de son mutisme à l’occasion des cérémonies d’inauguration des « zava-bita » à Toamasina à la fin de la semaine dernière. En dépit de ses fortes critiques contre le régime transitoire en général et Andry Rajoelina en particulier, l’homme a lancé, dimanche dernier, une offensive de charme dans le but de bénéficier de la sympathie du numéro Un de la Transition. En prenant la parole, il a voulu montrer que les deux hommes ont travaillé ensemble pour mettre fin au régime Ravalomanana. Se présentant comme étant parmi les victimes de ce dernier, il n’a pas hésité à louer les réalisations d’Andry Rajoelina mais celui-ci n’a pas voulu tomber dans ce « piège ». Au contraire, dans son discours de Toamasina, le locataire d’Ambohitsorohitra a fortement critiqué certaines déclarations de l’ancien maire du Grand Port. Il va de soi qu’Andry Rajoelina ne donnera pas de consigne de vote en faveur de Roland Ratsiraka.

« Centre »

Quant à Pierrot Rajaonarivelo, sa stratégie serait de marquer sa différence avec l’homme fort de la Transition. Ces derniers temps, il a ainsi critiqué les prises de position d’Andry Rajoelina notamment les critiques de ce dernier contre la communauté internationale. Certes, il espère gagner des voix des partisans du mouvement populaire de 2009 mais estimerait sans doute qu’il a beaucoup plus à gagner dans les rangs de ceux qui ont pris leur distance vis-à-vis d’Andry Rajoelina.
Pour les autres candidats, ils surfent plutôt sur cette forte vague d’électeurs qui ont ras-le-bol de la longue impasse politique. De Patrick Raharimanana à Sarah Georget Rabearisoa en passant par Sylvain Rabetsaroana, on pense que celui qui gagnera les cœurs du « centre », là où on trouve les partisans les plus convaincus de l’option « ni… ni… » gagnera l’élection.
Dans tous les cas, la prochaine élection présidentielle est considérée comme étant la plus « ouverte », chacun y va de sa propre stratégie. Vers le mois de juillet prochain, on connaitra celui qui a su répondre favorablement à l’attente de la population aux hommes politiques.

L. Denis Alexandre