Réaction tardive, mais pas encore fatale de l’administration. En effet, Madagascar vend à prix très cher sur le marché mondial ses vanilles alors que la qualité est loin d’être respectée. Le prix du kilo de vanille noire fendue de Madagascar, principal producteur et exportateur au monde, est passé de $ 65 Fob au début de la campagne 2014, en juin, à $ 140 en 2015, actuellement, le prix de la vanille de Madagascar tourne autour de 200 dollars. La baisse de la qualité et la cherté du prix ne sont pas du tout favorable pour la filière. Les acheteurs commencent à se tourner vers d’autres produits de substitution. « On enregistre une baisse jusqu’à 50% de notre exportation », a annoncé lrène Souchaud Rahariseta, Présidente de la plateforme nationale pour la vanille ou Pnv. « Des produits de substitution bio se trouvent actuellement sur le marché. Il faut que l’on prenne des mesures rapides mais durables pour la filière », rajoute notre interlocutrice.

Blanchiment d’argent

Si aucune personne n’a osé parler ouvertement le mal qui ronge la filière vanille durant cet atelier, ailleurs, les médias ont fait un chou gras sur le sujet. D’après Commodafrica, la filière est minée par le blanchiment d’argent de bois de rose. C’est à partir de la récolte 2014, qui démarre en juillet, que de nouveaux acteurs sont nettement apparus dans la filière. En 2014 sont donc apparus des collecteurs « indépendants » dotés de moyens financiers importants leur permettant d’acheter des volumes conséquents de vanille et de les stocker, faisant grimper les prix. « La zone de collecte de la vanille étant la même que la zone de collecte du bois de rose », souligne un spécialiste basé aux Pays-Bas. « Les collecteurs ont commencé à marchander du bois de rose, à le revendre. Ils ont ainsi dégagé des liquidités relativement importantes qu’ils ont pu blanchir en achetant de la vanille, puisqu’ils se trouvaient dans la même zone. La vanille est un marché de niche sur lequel on trouve toujours un acquéreur », explique toujours ce spécialiste.  En quelques mois, ces nouveaux opérateurs au volant de 4×4 flambant neuf, proposait aux exportateurs jusqu’à 30 tonnes de vanille alors que, quelques mois auparavant, personne ne les connaissait dans la filière vanille. « Ce sont des gens qui ont deux ou trois millions de dollars en trésorerie et qui dament le pion aux circuits traditionnels. Ce qui fait flamber le marché de la vanille », rajoute ce spécialiste qui développe que l’envol du prix entre 2002 et 2004 est le résultat du cyclone. « Rien de particulier ne justifie cette forte hausse et surtout sa rapidité d’autant plus que la qualité ne cesse de se dégrader ces 5 dernières années ».

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