Un ami suisse journaliste « grand reporter » m’a dit : « Pour nous journalistes, une bonne nouvelle n’est pas une nouvelle ». Par exemple, si un chien mord un Archevêque, ce n’est pas une nouvelle; mais si un Archevêque mord un chien, ça c’est une nouvelle. Une nouvelle, c’est ce qui pourrait se traduire littéralement par le mot malgache « vaovao », qui dirait inaccoutumé.

Dans l’armée, la première récitation concerne la discipline qui, faisant la force principale des armées, doit être respectée et que l’ordre doit être exécuté sans hésitation ni murmure. Aussi, la réclamation n’est permise au subordonné que lorsqu’il a obéi. D’où exécution d’abord, réclamation ensuite, si besoin est. Le débat au sein de la troupe ou de l’équipage donne naissance à une sorte de corollaire : « Quand l’ordre est injuste, la désobéissance est un devoir, ou, celui qui l’exécute est un fayot, un lèche-botte », ou encore : « Tout est permis sans être vu »…

Où en sommes-nous actuellement ? A en croire notre ami suisse journaliste, tous ces blablas ne sont pas des informations. Ce n’est pas un événement si on respecte la discipline. A moins que cela relève de l’insubordination, au refus d’obtempérer, comme la désobéissance militaire. Contrairement à la désobéissance civile, c’est inhabituel. Le soldat qui désobéit à son supérieur, c’est bizarre, insolite même.

Qu’est-ce à dire alors des derniers événements du Sud-sud-est ? Habituellement, ce qui sonne normal aux oreilles (chastes) c’est que ce sont les militaires (les forces de l’ordre) qui tuent (ou du moins appréhendent) les « dahalo » (ou autres bandits, gangsters, brigands, cambrioleurs, malfrats). Dans tous les cas, ce ne sont pas des renseignements. Mais quand ce sont les « dahalo » qui ont agressé et tué les militaires, c’est une nouvelle, c’est nouveau. Le fait pour les bandits de détenir des armes de guerre appartenant aux forces est aussi un événement, une dépêche qui, sans être sensas, fait vibrer plus d’un.

Prévoir et prioriser une négociation avec l’adversaire, qui en plus sont des « dahalo », est encore une autre nouvelle, énorme. Des militaires tenant des armes de guerre ne sont pas une nouvelle, mais des bandits en possession de Kalachnikov et de MAS 36, voire d’autres armes de guerre constituent une nouvelle, sinon exceptionnelle mieux mérite une enquête en exclusivité…

Toutefois,  il n’est jamais dit à un aucun moment qu’il s’agit de « bonne » nouvelle. Pas nécessairement bonne, peut-être même exécrable… Mais toujours est-il que ce sont des nouvelles. Eh oui ! Des nouvelles conformes aux idées de notre grand reporter et ami suisse.

Solo RABEFIRINGA