A plusieurs reprises, les agents pénitenciers ont averti les autorités des dangers guettant l’administration pénitentiaire à Madagascar et émanant du manque d’équipements et de personnel de ce secteur. Visiblement, les dirigeants s’en moquent complètement tandis que le ministère de la justice ne s’en soucie guère. Il y a une semaine, le syndicat des greffiers de Madagascar a prévenu vouloir entrer en grève tout en soulignant vouloir attendre la décision de celui des agents pénitenciers avant de s’y mettre pour de bon. Samedi dernier, ce syndicat des agents pénitenciers a rencontré la presse et encore une fois, il a dénoncé les mêmes problèmes d’infrastructure et d’équipement. « Il nous faut une voiture nous permettant d’emmener en toute sécurité les détenus au Tribunal. Cela fait des années que nous avons utilisé nos propres moyens et dès fois, nous louons des bus pour ce faire. Mais il arrive que certains d’entre nous ramènent les prisonniers à pied », a expliqué César Diderot Realy, président national de ce syndicat. Ainsi, les détenus peuvent facilement s’évader et mettre en danger non seulement la vie des agents mais également celle des citoyens. Apparemment, tout cela n’inquiète nullement les responsables de ce pays.

Loin des normes

Le syndicat a aussi profité de l’occasion pour rappeler le manque de personnel assurant les maisons carcérales et les détenus. Selon toujours le président national du syndicat, Madagascar compte actuellement dans les 2 600 agents pénitenciers dispersés dans les 82 prisons dans tout Madagascar. Par contre, le nombre de détenus s’élève actuellement à 22 000 avec une capacité d’accueil limitée à 13 000 personnes. Cette situation remet effectivement en cause le droit de l’homme et nombreuses associations l’ont déjà dénoncé mais jusqu’ici, aucune amélioration n’a été apportée. A Madagascar, un agent pénitencier se charge de 8 détenus contre 4 pour les normes internationales. Pour ce qui est du débrayage, la décision n’est pas encore prise alors que le syndicat des greffiers l’attende pour une meilleure efficacité de la lutte.

Ralambomamy