L’homme est déjà connu pour avoir dépouillé les pauvres paysans de cette partie nord de l’île et a déjà failli se faire lyncher par les jeunes de ce district en avril 2015.  Des photos de cette personne connue sous l’appelation « Kombasy » ont été prises par des journalistes lorsque cette dernière a distribué un cadeau de 8 millions d’ariary pour les grands électeurs de cette ville. D’où cette chasse !

Ce n’est pas la première fois et sûrement pas la dernière fois que la liberté de la presse, la liberté d’expression mais aussi les journalistes sont en danger. Aujourd’hui, ceux travaillant à Sambava doivent faire attention à leurs moindres faits et gestes parce qu’ils se trouvent dans le collimateur du sénateur Angelin Befitoto. Cette affaire tourne principalement autour de ce sénateur élu sous la bannière bleue martiale soupçonné d’avoir été élu grâce à la pression et à la corruption. Le dénommé Angelin Befitoto, ayant été d’abord le coordonnateur général du Hvm de la Sava, connu pour abuser de son pouvoir sur les paysans et les collecteurs de Sambava, a proposé des candidats pour le scrutin du 31 juillet pour finalement terminer sénateur. Pour la petite histoire, cet ancien conseiller technique du chef de la Région de Sava, « et non moins coordonnateur du Hvm, est habitué à percevoir lui-même les ristournes des produits agricoles et commerciaux de ladite Région, en érigeant des barrières économiques. Il a demandé à un père de famille de payer une taxe pour le sac de riz qu’il transportait, destiné à sa femme qui a accouché à l’hôpital Betsopaka d’Antanifotsy. Celui-ci, au début, pensait qu’il s’agissait d’une plaisanterie,  mais il s’est vite rendu compte que c’était loin de l’être. La scène, malheureusement pour ce coordonnateur du Hvm, n’a pas échappé à un groupe de jeunes dudit quartier. Furieux contre ce qu’ils qualifient d’abus de pouvoir de la part de ce membre de cabinet du chef de ladite Région, ces jeunes ont voulu lui donner une leçon à leur façon. Et selon nos sources, sans l’intervention d’un ancien député de Sambava, Kombasy aurait passé un mauvais quart d’heure », a-t-on lu le 26 avril 2015 dans un quotidien de la place. Un opérateur économique de la même région a même déclaré que « Monsieur le conseiller Angelin Rajiabo ne s’est jamais gêné pour imposer des taxes arbitraires à toute personne en possession d’un moindre produit, commercial ou pas ».
Le 19 février dernier à Sambava, lors d’une cérémonie de présentation de vœux, le sénateur élu Angelin Befitoto et le chef de la Région Sava ont distribué publiquement la somme de 8 millions d’ariary, en guise de cadeau, aux grands électeurs ayant voté 100% Hvm.

Evitons le pire !

C’est évidemment un acte de corruption légalisé et banalisé d’autant que les photos prises incriminant l’élu sont reprochés aux journalistes locaux. C’est notamment à cause de ces photos compromettantes que le sénateur a décidé de partir en guerre contre les journalistes. Reste à savoir si cela ne va pas se retourner  contre lui. Rappelons aussi que deux journalistes ont été déjà victimes des jérémiades de trois ministres dont les noms avaient été cités dans un article révélateur sur le trafic de bois de rose. Si les plaignants n’étaient que de simples citoyens sans histoire, cette affaire n’aurait pas pris des proportions presque ingérables. Mais il se trouve que le pouvoir est comme un virus qui oblige à en abuser pour atteindre un objectif, mais c’est encore plus grave aujourd’hui avec le virus bleu martial. En effet, les membres du parti d’Etat ne cessent d’être impliqués dans des scandales hors normes retraçant facilement les abus de pouvoir. Avec le pouvoir, on croit que tout est possible et c’est certainement ce que pense le nouvel élu de Sambava Angelin Befitoto. Alors qu’il n’était que simple coordonnateur général, il a déjà terrorisé une partie de la population. Maintenant qu’il est sénateur de Madagascar, on peut s’attendre au plus grave si on se réfère tout simplement au profil psychologique et souligner que le pouvoir peut transformer. Dans ce cas, une poignée de journalistes locaux ne feraient pas le poids si le sénateur décide réellement de mener sa guerre et donc de faire des victimes. Ainsi, afin d’éviter le pire, les supérieurs hiérarchiques de ce sénateur (puisqu’il en a) devraient très vite prendre les mesures adéquates pour calmer la situation et éviter des ennuis à des simples journalistes, mais pourraient avoir des conséquences dramatiques pour le pays.

J.L.R – Laza Marovola