Il n’y a pas d’avenir à Madagascar accusent aujourd’hui plusieurs jeunes. Le taux de chômage est très important et une politique concrète pour l’emploi est inexistante. On compte actuellement plus de quatre millions de chômeurs et le taux du chômage déguisé s’élève à 85%. La situation est catastrophique. Cela est certes dû à des années de mauvaise gouvernance mais personne ne semble vouloir y mettre fin et c’est là le problème. Les personnes au pouvoir veulent toujours en avoir plus jusqu’à leur départ, généralement associé ces dernières décennies à un soulèvement populaire et un ras-le-bol général. Le pouvoir change l’homme et les dirigeants actuels auront bien du mal à contredire cette vérité. Jusqu’à aujourd’hui, tous les individus qui se sont succédé à la tête de l’Etat sont devenus riches, tout comme ceux qui gravitaient autour pour des raisons particulières. Le régime actuel n’a pas échappé à la règle à la seule différence qu’en l’espace de deux ans seulement, le numéro un a perdu la confiance de plus de 90% de la population à cause de ses différents abus lui valant d’être mis en accusation à fin de déchéance. Même s’il a été présenté comme un vrai espoir, on dit qu’il n’était pas réellement prêt à diriger le pays et a donc été obligé de s’enticher de politiciens véreux pour former une équipe sous la bannière bleue martiale de la soi-disant nouvelle puissance. L’entourage du président de la République a été souvent au cœur de plusieurs scandales entamant toujours un peu plus son image auprès de l’opinion publique. Directeur de cabinet, conseillers, ministres, Premier ministre, frères, femme(s) et enfants causent des problèmes au premier responsable de la reprise économique malgache. On n’a certainement pas réellement conscience des responsabilités qui pèsent sur les épaules du locataire d’Iavoloha mais cela étant, il est à sa place actuelle en toute connaissance de cause. C’est maintenant son problème et il doit le régler au plus vite pour pouvoir enfin se concentrer sur le développement réel et concret du pays dans la durabilité. Compte tenu de la situation actuelle, il n’a pourtant plus vraiment le choix que de prendre des décisions et passer à l’action. Le pays est au bord du gouffre parce que la population a déjà accepté de céder aux caprices des dirigeants, de se pencher sur les élections communales et sénatoriales, tout en cherchant les moyens de légaliser l’exportation de trente milles rondins de bois de rose saisis à Singapour. Jusqu’à aujourd’hui, la population a été clémente, presque même trop tolérante mais le président de la République ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Après tout, c’est un homme de la Transition qui sait déjà très bien ce qui peut lui arriver s’il dépasse les bornes. En d’autres termes, le numéro un actuel ne peut plus aller par quatre chemins et doit combattre le mal par le mal, avant que ce ne soit la population qui le fasse. Pourquoi ? A chaque fois qu’il se passe ou se dit quelque chose sur Madagascar, c’est le président de la République qui est le premier concerné même si les autres sont critiqués. En effet, en tant que tel, c’est à lui de trouver des solutions et prendre des décisions radicales dans l’intérêt général de la population et de la Nation. C’est juste une histoire de bon sens : être chef suprême ne signifie pas seulement abuser du pouvoir ou violer la Constitution mais donne aussi le pouvoir de changer les choses à Madagascar. Ainsi, il faut se séparer de quelques têtes encombrantes et même nuisibles si on veut encore être là. Pourquoi pas, jusqu’en 2028. Les différentes contraintes actuelles jouent en la faveur du président de la République et ce dernier devrait en profiter pour effectuer un changement dans sa vie qui lui sera très bénéfique. Tant qu’il aura des boulets attachés à ses pieds, il coulera avec tout le monde ou devra plier bagage en catastrophe au moment opportun. Toutefois, il a la chance aujourd’hui de changer son futur, chose que beaucoup n’ont pas le luxe de faire à cause des difficultés du quotidien et de la crise sociopolitique, quoiqu’on dise.

Laza Marovola