Ankasina, les habitants vivent toujours dans l’angoisse. Les opérateurs chinois effectuent une descente régulière dans le quartier pour borner le terrain. Le projet est confirmé et une vingtaine de toits seront à démolir d’ici peu. Selon les informations recueillies auprès de la population, les Chinois procèderont bientôt au remblayage. « Elle sont deux sociétés chinoises à vouloir le projet mais on ne nous a pas encore confirmé laquelle d’entre elles. En tout cas, on nous a fait part que l’extension de la route sera pour bientôt », a souligné Ndriana, habitant d’Ankasina. Une vingtaine de familles vont devoir trouver d’autres refuges  puisque la mesure d’accompagnement n’existe même pas. « Ce qui est insultant c’est que les responsables étatiques croient pouvoir nous chasser facilement de nos terres. On nous prend pour des idiots mais nous ne nous laisserons pas faire », poursuit-il. Les victimes d’expulsion ne savent pas vers qui se tourner. Les Chinois ne veulent rien entendre pour ce qui est d’indemnisation et de son côté, l’Etat ne s’en soucie guère non plus.

Convention douteuse

L’extension de route d’Ankasina est inscrite dans le cadre de préparation du sommet de la francophonie. Comme il a été annoncé par les habitants, le projet sera confié à une société chinoise mais la contre partie des travaux n’a pas été encore définie, du moins n’a pas été communiquée. Mais selon les indiscrétions, les deux sociétés chinoises veulent à tout prix le projet parce que la convention avec l’Etat malgache est prometteuse. « Nous avons entendu dire qu’en échange des travaux d’extension, la société pourrait bénéficier d’une parcelle de terrain disposant de richesses minières. Et à voir la précipitation des deux sociétés à gagner le marché, l’enjeu est de taille », explique un autre habitant d’Ankasina. Encore une fois, les dirigeants laissent les étrangers s’accaparer des richesses nationales tout en mettant en cause l’avenir de toute la population.

Ralambomamy